Résumé de la décision :
L'affaire concerne l'établissement public régional Epinorpa qui a demandé la restitution d'une partie de la cotisation d'impôt sur les sociétés qu'il avait acquittée pour l'année 2012, se basant sur la non-prise en compte des charges liées à des contrats d'échange de taux d'intérêt dans le calcul des charges financières nettes, conformément aux articles du code général des impôts. Le ministre de l'action et des comptes publics a formé un pourvoi en cassation après que la cour administrative d'appel de Versailles a rejeté son appel. La décision de la cour a été confirmée, et le pourvoi a été rejeté, tandis que l'État a été condamné à verser 3 000 euros à l'établissement Epinorpa.
Arguments pertinents :
1. Caractère non inclusif des intérêts dans les charges financières nettes : La cour a statué que les intérêts liés aux contrats d'échange de taux ne sont pas considérés comme des charges financières nettes au sens du Code général des impôts, car ils ne rémunèrent pas des sommes laissées ou mises à disposition de l'entreprise.
Citation pertinente : "Il résulte de ces dispositions que les intérêts versés et reçus dans le cadre d'un contrat d'échange de taux d'intérêt... ne contribuent pas au calcul des charges financières nettes."
2. Conformité à l'interprétation législative : La décision de la cour administrative d'appel a respecté les dispositions spécifiques des articles du Code général des impôts, notamment en reconnaissant que les charges issues de contrats d'échange de taux ne sont pas des charges déductibles pour l'établissement Epinorpa.
Citation pertinente : "En jugeant... que les charges issues des contrats d'échange de taux n'étaient pas au nombre des charges financières nettes du groupe fiscal non déductibles... la cour... n'a ni méconnu les dispositions précitées du code général des impôts..."
3. Conséquences financières pour l'État : La décision inclut également une mesure financière à l'égard de l'État, soulignant que dans les cas où la décision est favorable à une partie, des coûts peuvent être imputés à l'État.
Citation pertinente : "Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'État la somme de 3 000 euros à verser à l'établissement Epinorpa..."
Interprétations et citations légales :
1. Article 39 du Code général des impôts : Cet article stipule que "le bénéfice net est établi sous déduction de toutes charges." Il établit ainsi le principe général selon lequel les charges doivent être prises en compte pour le calcul du bénéfice imposable.
2. Article 223 B bis du Code général des impôts : Cet article précise que certaines charges financières nettes doivent être réintégrées dans le résultat d'ensemble, avec des exceptions selon le montant total des charges :
Citation de l'article : "I. - Les charges financières nettes afférentes aux sommes laissées ou mises à disposition de sociétés membres du groupe par des personnes qui n'en sont pas membres sont réintégrées au résultat d'ensemble pour une fraction égale à 15 % de leur montant."
3. Article 212 bis du Code général des impôts : Définissant ce que l'on entend par "charges financières nettes", cet article souligne que celles-ci doivent provenir de sommes réellement laissées ou mises à disposition de l'entreprise, excluant ainsi les intérêts des contrats d’échanges de taux.
Citation de l'article : "Le montant des charges financières nettes est entendu comme le total des charges financières venant rémunérer des sommes laissées ou mises à disposition de l'entreprise…"
L'interprétation de ces articles par la cour montre qu'elle a correctement identifié les limites de ce qui peut être considéré comme des charges financières nettes, en confirmant que les intérêts provenant de contrats d'échange de taux d'intérêt ne répondent pas à la définition légale nécessaire pour leur prise en compte dans le calcul des cotisations d'impôt sur les sociétés.