Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation du ministre de l'action et des comptes publics contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris, qui avait réduit les bases d'imposition à l'impôt sur le revenu de M. et Mme B... pour les années 2011 et 2012. L'administration fiscale avait initialement taxé d'office des sommes portées au crédit des comptes bancaires des époux B..., dont l'origine était indéterminée. La cour a jugé que certaines sommes versées par M. A...B... à son frère M. C...B... pouvaient être considérées comme des prêts familiaux. La cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel, considérant que celle-ci avait commis des erreurs de droit dans son appréciation des faits et des présomptions de prêt familial.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit sur la présomption de prêt familial : La cour administrative d'appel a exclu l'existence d'une relation d'affaires entre M. A...B... et M. C...B... en se basant sur des éléments insuffisants. La cour de cassation a souligné que l'administration fiscale avait correctement soutenu que les sommes versées par M. A...B... à son frère ne pouvaient pas être considérées comme des prêts familiaux, en raison de l'avance consentie à la société Synthopetrol. La cour a noté : « la cour s'est méprise sur la portée des écritures de l'administration ».
2. Inopérance de la résidence à l'étranger : La cour d'appel a également commis une erreur en considérant que la résidence de M. A...B... au Brésil et son activité agricole n'avaient pas de lien avec la société Synthopetrol. La cour de cassation a précisé que cette circonstance était inopérante, car M. A...B... était devenu associé de la société.
Interprétations et citations légales
1. Code des procédures fiscales - Articles L. 16 et L. 69 : Ces articles permettent à l'administration fiscale de procéder à une taxation d'office lorsque l'origine des sommes est indéterminée. La cour de cassation a rappelé que l'administration avait agi dans le cadre de ces dispositions, en soulignant que « l'administration se bornait à indiquer que cette somme, versée sur le compte personnel des requérants, aurait ensuite servi à améliorer la situation financière de la société Synthopetrol ».
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que les frais de justice ne peuvent être mis à la charge de l'État que si celui-ci est la partie perdante. La cour de cassation a rejeté les conclusions de M. et Mme B... sur ce fondement, en précisant que « l'État n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante ».
En conclusion, la décision de la cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel, en raison d'erreurs de droit dans l'appréciation des faits et des présomptions de prêt familial, et a renvoyé l'affaire à la cour administrative d'appel de Paris pour un nouvel examen.