Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A... a acquis un immeuble à Parthenay en 2003, qu'elle a transformé en quatre appartements, et a revendu deux d'entre eux en 2007. À la suite d'un contrôle fiscal, l'administration a contesté certaines dépenses que Mme A... avait ajoutées au prix d'acquisition pour la détermination des plus-values, menant à des impositions supplémentaires. Après avoir été partiellement déboutée par la cour administrative d'appel de Bordeaux, qui a accepté de déduire des coûts liés à des matériaux achetés directement par Mme A..., le ministre de l'action et des comptes publics a formé un pourvoi en cassation, soutenant que la cour avait commis une erreur de droit. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel, confirmant que le prix d'acquisition ne peut pas être majoré par des dépenses de matériaux achetés directement par le cédant.
Arguments pertinents
1. Interprétation de l'article 150 VB du code général des impôts : Le Conseil d'État a précisé que le cédant peut seulement majorer le prix d'acquisition du montant des dépenses pour des travaux réalisés par une entreprise : "Il résulte cependant de la lettre même de ces dispositions qu'elles font obstacle à ce que le cédant puisse majorer ce prix d'acquisition des dépenses qu'il a supportées pour acquérir lui-même les matériaux nécessaires à la réalisation de ces travaux."
2. Erreur de droit de la cour administrative d'appel : La décision de la cour de Bordeaux a été jugée erronée pour avoir accepté de prendre en compte des dépenses liées à des matériaux achetés par Mme A... : "En jugeant ainsi, la cour administrative d'appel de Bordeaux a méconnu la règle énoncée au point 2 et entaché par conséquent son arrêt d'une erreur de droit."
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article 150 VB du code général des impôts : Cet article stipule explicitement en son § II que le prix d’acquisition peut inclure les dépenses de construction réalisées par une entreprise, mais n'autorise pas l'inclusion de coûts pour des matériaux achetés directement par le cédant. La clause précise : "Le prix d'acquisition est, sur justificatifs, majoré... des dépenses de construction, de reconstruction, d'agrandissement ou d'amélioration… lorsqu’elles n’ont pas été déjà prises en compte pour la détermination de l'impôt sur le revenu…"
2. Règle d'exclusion : Le Conseil d'État a établi une règle claire sur la distinction entre les dépenses admissibles et non admissibles, en soulignant que "les dépenses qu'il a exposées pour y faire réaliser… par une entreprise… font exception." Cette interprétation souligne la nécessité d'une intervention par une entreprise pour que les dépenses soient considérées comme majorant le prix d'acquisition.
Ainsi, le Conseil d'État a réaffirmé l'importance de respecter les dispositions légales strictes relatives à la détermination des plus-values immobilières. Cette décision met en lumière les limites de la majoration du prix d'achat, renforçant la rigueur dans l'application des règles fiscales.