Résumé de la décision
M. B... a acquis un bien immobilier en mai 2007, qu'il a divisé en trois lots et a rénové avant de vendre deux des appartements en 2011. Suite à un examen fiscal, l'administration a contesté le calcul de la plus-value réalisée lors de ces ventes, entraînant des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions y afférentes. Après avoir contesté ces décisions, la cour administrative d’appel de Lyon a partiellement donné raison à M. B..., en ridigeant le montant de la plus-value imposable à la suite de la prise en compte des dépenses de matériaux qu'il avait supportées pour la rénovation. Le ministre de l'action et des comptes publics a alors demandé en cassation l’annulation de cet arrêt. La cour a annulé les articles concernés de l’arrêt, considérant qu’il y avait erreur de droit dans l’appréciation des dépenses admissibles pour le calcul de la plus-value.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit sur la prise en compte des dépenses de matériaux : La cour a constaté qu’elle a méconnu la règle stipulée par le Code général des impôts en permettant à M. B... de majorer le prix d'acquisition avec des dépenses qu'il a lui-même supportées pour acheter des matériaux. En effet, l'article 150 VB du Code général des impôts précise que seules les dépenses réalisées par une entreprise dans le cadre de travaux peuvent être prises en compte.
- Citation pertinente : "Il résulte cependant de la lettre même de ces dispositions qu'elles font obstacle à ce que le cédant puisse majorer ce prix d'acquisition des dépenses qu'il a supportées pour acquérir lui-même les matériaux nécessaires à la réalisation de ces travaux."
2. Dans la limite des travaux réalisés : La cour administrative a jugé à tort que ces dépenses de matériaux pouvaient être incluses dans le prix d’acquisition car elles se rapportaient à des travaux effectués, sans tenir compte du fait qu'elles ne correspondaient pas aux conditions posées par la loi.
- Citation pertinente : "En jugeant ainsi, la cour a méconnu la règle énoncée au point 2 et a par conséquent entaché son arrêt d'une erreur de droit."
Interprétations et citations légales
Interprétation des textes de loi :
L’article 150 VB du Code général des impôts énonce clairement les conditions permettant de majorer le prix d'acquisition d'un bien immobilier. Il distingue les dépenses éligibles en précisant que seules les dépenses supportées pour des travaux réalisés par une entreprise peuvent être prises en compte. Cette interprétation est essentielle pour déterminer si des dépenses engagées par un cédant peuvent être considérées lors du calcul de la plus-value imposable.
- Code général des impôts - Article 150 VB :
- "I. - Le prix d'acquisition est le prix effectivement acquitté par le cédant, tel qu'il a été stipulé dans l'acte. (...) II. - Le prix d'acquisition est, sur justificatifs, majoré : (...) 4° Des dépenses de construction, de reconstruction, d'agrandissement ou d'amélioration, supportées par le vendeur et réalisées par une entreprise..."
Cette décision met en exergue l’importance d’une compréhension rigoureuse des dispositions fiscales en matière de plus-value immobilière et du respect des conditions énoncées dans le code, afin d’éviter toute erreur d'interprétation dans l’application des règles fiscales.