Résumé de la décision
La société Sodivo, suite à une vérification de comptabilité des exercices 2003 et 2004, a été imposée à une cotisation supplémentaire d'impôt sur les sociétés pour l'année 2004. Après des actions de dégrèvement et de mise en recouvrement par l'administration, elle a contesté la légalité de cette imposition. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel de Versailles et le jugement du tribunal administratif de Versailles, en constatant que l'administration avait omis d'informer la société de sa persistance à l'imposer, rendant ainsi l'imposition irrégulière. De plus, l'État a été condamné à verser une somme de 3 000 euros à la société au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Violation de la procédure administrative :
Le Conseil d'État a souligné que "l'administration ne peut établir, sur les mêmes bases, une nouvelle imposition sans avoir préalablement informé le contribuable de la persistance de son intention de l'imposer."
2. Liens entre impositions et exercices fiscaux :
L’arrêt a affirmé que les impositions dégrevées pour l'exercice 2003 et celles établies pour l'exercice 2004 découlaient de la même procédure de vérification de comptabilité, ce qui justifie la nécessité d'une information préalable avant la remise à charge.
3. Conséquence de l'irrégularité :
En raison de l'irrégularité constatée dans l'établissement de l'imposition, le tribunal administratif avait tort de rejeter la demande de décharge de la société.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur plusieurs dispositions du Livre des procédures fiscales, particulièrement les articles relatifs au processus de redressement fiscal. Les articles pertinents sont :
- Livre des procédures fiscales - Article L. 57 : cet article stipule que l'administration doit suivre un processus contradictoire lors de redressements d'imposition.
- Livre des procédures fiscales - Article L. 69 : il précise que le dégrèvement d'une imposition, tel qu’ordoné par l'administration, doit être suivi d'une notification si l'administration souhaite imposer à nouveau sur les mêmes bases.
Ces dispositions impliquent une protection pour les contribuables contre des impositions injustifiées, basées sur une même situation sans avoir été informés de l'intention de l'administration. Le Conseil d’État a ainsi rappelé la nécessité d'une communication adéquate pour garantir les droits du contribuable dans le cadre de la procédure fiscale. Cela met en exergue l'importance de la transparence et de la notification dans toute démarche fiscale pour assurer un équilibre entre l'administration et les contribuables.