Résumé de la décision
La société CM-CIC Lease, désormais Crédit Mutuel Real Estate Lease, a contesté les cotisations de taxe foncière sur les propriétés bâties qui lui avaient été imposées pour les années 2016 et 2017, montant respectivement à 45 889 euros et 74 690 euros. Le tribunal administratif de Rouen a prononcé une réduction des impositions. Cependant, le ministre de l'action et des comptes publics a formé un pourvoi en cassation contre ce jugement. La Cour administrative d'appel a annulé la réduction des impositions en raison d'une erreur de droit commise par le tribunal d'instance qui avait écarté un terme de comparaison sans rechercher d'autres termes pertinents ou procéder à une appréciation directe de la valeur locative.
Arguments pertinents
1. Recherche de termes de comparaison :
Le tribunal administratif a commis une erreur en écartant le local-type n° 177, ajoutant que la valeur locative n’avait pas été déterminée conformément aux dispositions légales. La Cour souligne que le juge de l'impôt ne peut pas se contenter de la seule irrégularité d'un terme de comparaison sans explorer d'autres possibilités, ni appliquer l'appréciation directe de la valeur locative.
> "Il doit, au vu des éléments dont il dispose... rechercher un terme de comparaison qu'il estime, par une appréciation souveraine, pertinent."
2. Application des dispositions du Code général des impôts :
La décision établit clairement que pour évaluer la valeur locative des propriétés, la méthode de comparaison doit être suivie, et la déviation de cette méthode doit être justifiée et explore tous les termes de comparaison possibles.
> "Il résulte... que le juge de l'impôt... ne peut... substituer à la valeur locative retenue par l'administration celle proposée par le contribuable."
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 1498 :
L'article 1498 régit la détermination de la valeur locative des biens immobiliers et stipule que la valeur doit être déterminée par comparaison, sauf mention de la méthode de l'appréciation directe en défaut de cela.
> "La valeur locative de tous les biens... est déterminée au moyen de l'une des méthodes indiquées ci-après : [...] 2° a. Pour les biens loués à des conditions de prix anormales ou occupés par un tiers à un autre titre que la location... La valeur locative est déterminée par comparaison."
L’interprétation de cet article clarifie que l’irrégularité d’un terme de comparaison ne justifie pas, en soi, l’abandon de cette méthode sans explorer d'autres alternatives.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Le rejet des conclusions présentées pour obtenir une indemnisation au titre des frais d’instance est également fondé sur les dispositions de cet article.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'Etat qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
Cela souligne que les frais de justice sont à la charge de la partie perdante, et puisqu'ici l'État n'a pas été perdant, aucune somme ne doit être mise à sa charge.
Ainsi, cette décision rappelle l'importance d'appliquer rigoureusement les méthodes d'évaluation stipulées par la loi tout en examinant toutes les options possibles, garantissant une approche exhaustive dans l'examen des cotisations fiscales.