Résumé de la décision
La décision concerne le pourvoi en cassation de M. et Mme C... contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Lyon, qui avait annulé un jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Ce dernier avait accordé la décharge de cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales à M. C..., au motif qu'il avait engagé des activités illicites de détournement de fonds pendant son mandat en tant que directeur général d'associations d'enseignement. La cour d'appel a réintégré les sommes en litige dans le revenu imposable des époux C..., estimant que l'administration fiscale avait le droit de procéder à une évaluation d'office des bénéfices sans mise en demeure préalable, en raison de la nature illicite des activités de M. C....
Arguments pertinents
1. Capacité de l'administration à évaluer d'office : La cour a affirmé que l'administration fiscale peut procéder à une évaluation d'office sans mise en demeure préalable dans le cas où le contribuable se livre à une activité illicite. "En jugeant que l'administration avait pu légalement procéder à une évaluation d'office des bénéfices, sans mise en demeure préalable, au motif du caractère illicite de cette activité, la cour n'a pas commis d'erreur de droit."
2. Nature des revenus imposables : Les revenus en litige étaient considérés comme des bénéfices non commerciaux au sens de l'article 92 du code général des impôts, justifiant ainsi leur imposition. "En se fondant sur ce que les sommes en litige provenaient d'une activité illicite de détournement de fonds, la cour a porté sur les faits de l'espèce une appréciation souveraine non entachée de dénaturation."
3. Absence de régularisation : Étant donné que M. C... n'avait pas régularisé sa situation ni signalé son activité à un centre de formalités, cela a permis à l'administration de le taxer d'office. "Les dispositions de l'article L. 68 sont applicables dans les cas d'évaluation d'office prévus aux 1° et 2°."
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 92 : Cet article définit quelles sommes sont considérées comme des bénéfices non commerciaux. La cour a correctement appliqué cet article en considérant que les revenus obtenus par M. C... via des activités illicites de détournement de fonds rentraient sous cette catégorie.
2. Livre des procédures fiscales - Article L. 73 : Il précise que l'évaluation d'office est possible lorsque la déclaration annuelle n'a pas été faite dans le délai légal. "Peuvent être évalués d'office : (...) 2° Le bénéfice imposable des contribuables qui perçoivent des revenus non commerciaux (...) lorsque la déclaration annuelle (...) n'a pas été déposée dans le délai légal."
3. Livre des procédures fiscales - Article L. 68 : Il établit que l'administration peut évaluer d'office sans mise en demeure si le contribuable a agi illégalement. "La procédure de taxation d'office prévue aux 2° et 5° de l'article L. 66 n'est applicable que si le contribuable n'a pas régularisé sa situation dans les trente jours de la notification d'une mise en demeure." La cour a interprété cette disposition comme applicable au cas de M. C..., en raison de l'activité illicite.
Ces éléments illustrent comment les cours administratives utilisent les textes de loi pour justifier une imposition dans des cas d'activités illégales, en représentant une stricte approche de la régulation des activités économiques.