Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation présenté par Mme B... à l'encontre d'un arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes. Elle conteste le licenciement qui lui a été notifié par la société Compagnie de gestion et de prêts (CGP), aujourd'hui BNP Paribas Personal Finance, pour motif économique, alors qu'elle était une salariée protégée. Le 23 avril 2015, le tribunal administratif d'Orléans avait annulé les décisions du ministère et de l'inspecteur du travail ayant autorisé le licenciement. Néanmoins, par un arrêt du 12 juillet 2017, la cour administrative d'appel a annulé ce jugement et a rejeté la demande de Mme B.... Le Conseil d'État rejette finalement le pourvoi de Mme B..., confirmant la validité du licenciement pour motif économique.
Arguments pertinents
1. Autorisation de licenciement des salariés protégés : La décision rappelle que le licenciement des salariés protégés ne peut intervenir qu'avec une autorisation préalable de l'inspecteur du travail. En se fondant sur le code du travail, le juge vérifie si la situation de l'entreprise justifie le licenciement, notamment en ce qui concerne les difficultés économiques.
> "il appartient à l'inspecteur du travail [...] de rechercher, [...] si la situation de l'entreprise justifie le licenciement du salarié" (Considérant 2).
2. Validité des motifs économiques : La cour administrative d'appel a constaté que la société CGP avait effectivement rencontré des difficultés économiques, faisant disparaître les critiques évoquées par Mme B.... Son licenciement a été jugé justifié en raison de la situation légitime de l'employeur.
> "en en déduisant que la société CGP justifiait [...] de la réalité des difficultés économiques qu'elle alléguait, la cour administrative d'appel [...] n'a pas commis d'erreur de droit" (Considérant 4).
3. Obligation de reclassement : Mme B... n'a pas soulevé, à temps, le moyen selon lequel l'employeur aurait cessé ses recherches de reclassement, ce qui lui a été défavorable. La cour avait examiné la question jusqu'à la date où l'inspecteur avait statué, confirmant l’absence de manquement.
> "Mme B... n'avait soulevé ni en première instance ni en appel de moyen tiré de [...] l'employeur aurait arrêté ses recherches de reclassement" (Considérant 5).
Interprétations et citations légales
La décision interprète différentes dispositions du code du travail concernant la protection des salariés et les conditions de licenciement.
1. Protection des salariés (Code du travail - Article L. 2411-1) : Cet article stipule que les licenciements de salariés protégés ne peuvent se faire que sous certaines conditions restrictives, visant à éviter la discrimination liée à l’implication syndicale.
2. Conditions justifiant le licenciement (Code du travail - Article L. 1233-3) : Cet article indique que le licenciement pour motifs économiques doit démontrer des raisons réelles et sérieuses, une stipulation centrale dans l’évaluation des demandes de licenciement de salariés protégés.
La décision insiste sur l'absence de lien entre les fonctions représentatives et le licenciement, garantissant que les droits des travailleurs sont respectés tout en permettant à l'employeur de justifier un licenciement pour des raisons économiques.
> "le licenciement [...] ne doit pas être en rapport avec les fonctions représentatives" (Considérant 2).
En conclusion, la clarification des obligations tant pour l'employeur que pour le salarié et l'examen rigoureux des circonstances économiques apportés par l’employeur sont des éléments cruciaux qui ont permis d'affirmer la légitimité de cette décision de licenciement.