Résumé de la décision
La société Carrefour Hypermarchés conteste la décision du tribunal administratif de Bordeaux qui a rejeté sa demande de décharge des impositions de taxe foncière sur les propriétés bâties pour les années 2015 et 2016. Le tribunal a fondé son rejet sur le fait que la méthode d'évaluation par comparaison appliquée à son local était régulière. Toutefois, le Conseil d'État, après examen, a annulé le jugement du tribunal administratif pour erreurs dans l'appréciation des faits et a conclu que la demande de Carrefour devait être rejetée sur le fondement d'un caractère tardif.
Arguments pertinents
1. Irrégularité de l'évaluation : Le tribunal administratif a été critiqué pour avoir retenu l'existence d'un bail, poissant seulement sur le fait qu'une personne autre que le propriétaire élevait ce local, sans prendre en compte la mention « code-bien 32 » dans le procès-verbal complémentaire, qui indiquait une évaluation par voie de comparaison. Le Conseil d'État a constaté que cela constituait une dénaturation des faits et des pièces du dossier.
2. Délai de contestation : En ce qui concerne le délai pour introduire une action en justice, le Conseil a précisé que, selon l'article R. 199-1 du livre des procédures fiscales, la requête devait être présentée dans un délai de deux mois à compter de la notification de l'avis de rejet par l'administration, soit jusqu'au 22 septembre 2017. La requête, déposée le 25 septembre 2017, a été jugée tardive, entraînant le rejet de la demande de la société.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 199-1 du livre des procédures fiscales : "L'action doit être introduite devant le tribunal compétent dans le délai de deux mois à partir du jour de la réception de l'avis par lequel l'administration notifie au contribuable la décision prise sur la réclamation (...)". Cette stipulation confère une rigueur dans les délais de recours, ce qui a conduit le Conseil d'État à conclure à la tardiveté de la requête de Carrefour Hypermarchés.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Ce dispositif empêche la mise à charge de l'État des frais de justice lorsque cette dernière n'est pas la partie perdante. Le Conseil a ainsi rejeté les conclusions de Carrefour Hypermarchés relatives à ce fondement, car l'État n'est pas considéré comme perdant dans cette affaire, ce qui souligne l'importance de la détermination de la partie qui a gagné ou perdu dans le contentieux administratif.
En conclusion, bien que le Conseil d'État ait annulé le jugement de première instance en raison d'une dénaturation des faits, il a été conduit à rejeter la demande de Carrefour Hypermarchés en raison de la tardiveté de celle-ci et à ne pas condamner l'État aux dépens.