Résumé de la décision
La société Jeromi de Chassieu a demandé au tribunal administratif de Lyon d'annuler une cotisation de taxe foncière sur les propriétés bâties pour l'année 2010. Après le rejet de cette demande par le tribunal, la société a formé un pourvoi devant le Conseil d'État. La décision du Conseil d'État annule l'ordonnance du tribunal administratif, reconnaissant une erreur de droit dans le traitement de la demande d’accès aux documents nécessaires à la contestation de l’évaluation foncière. Le Conseil d'État renvoie l’affaire au tribunal administratif de Lyon et condamne l'État à verser 3 000 euros à la société pour frais de justice.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : Le Conseil d'État a estimé que le tribunal administratif avait commis une erreur de droit en n'accordant pas d’importance à la demande de communication des documents pertinents, à savoir la partie du procès-verbal de révision foncière qui se rapporte au local-type retenu par l'administration fiscale. Ainsi, le Conseil d'État souligne le droit du contribuable à contester la pertinence de l'évaluation foncière en se basant sur des éléments transparents fournis par l'administration fiscale. L’argument principal est formulé ainsi : « [...] il appartient au contribuable, s'il s'y croit fondé, de contester devant le juge de l'impôt la pertinence du local-type retenu pour le calcul de la valeur locative. »
2. Droit d'information : Le jugement souligne également le caractère indispensable d’une telle communication pour assurer une défense effective des droits du contribuable. Le Conseil d'État indique que l'administration doit faire droit à la demande du contribuable, ce qui était en l'espèce requis.
3. Indemnisation : En raison de cette erreur, le Conseil d'État a décidé que l'État devait indemniser la société pour ses frais de justice, fixant le montant à 3 000 euros.
Interprétations et citations légales
1. Évaluation par comparaison : Selon le Code général des impôts - Article 1498, l'évaluation des biens imposables doit être fondée sur une méthode informationnelle, en particulier pour les biens loués à des conditions de prix anormales. Cela implique que l'administration fiscale a l'obligation de se baser sur des éléments de comparaison pertinents.
2. Accès à l’information : La décision évoque l’importance du droit d’accès du contribuable aux documents nécessaires pour la contestation de la valeur locative : « [...] l'administration doit faire droit à la demande du contribuable tendant à la communication de la partie du procès-verbal des opérations de révision foncière correspondant à ce local-type. ». Ceci souligne une nécessaire transparence dans les procédures fiscales.
3. Erreur de droit : L’erreur de droit constatée par le Conseil d'État repose sur le fait que le tribunal administratif a décidé sans tenir compte de ces obligations de communication. La décision rappelle qu’une telle lacune peut influencer le bien-fondé de l'imposition contestée.
Pour conclure, cette décision met en lumière les droits procéduraux des contribuables dans le cadre des évaluations fiscales, soulignant l'importance de la transparence et du droit à l'information dans le processus judiciaire fiscal.