Résumé de la décision
Dans cette décision, le Conseil d'État a rejeté la requête présentée par Mme D..., M. B... et l'EURL Abbatial Immobilier contre une décision n° 2015-11 du 19 juillet 2016 de la commission des sanctions de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Cette décision avait sanctionné la Caisse de retraite du personnel des avocats près les cours d'appel (CREPA) par un blâme et une amende de 300 000 euros pour des infractions liées à des indemnités de fonction prohibées et à des conventions illégalement conclues. Le Conseil d'État a également imposé aux requérants de verser une somme globale de 3 000 euros à l'État.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : Le Conseil d'État a estimé que les requérants n'avaient pas qualité pour demander l'annulation de la décision de l'ACPR, car celle-ci ne leur faisait pas grief direct. "Ainsi que le soutient l'ACPR en défense, ils sont, dès lors, irrecevables à en demander l'annulation".
2. Responsabilité des anciens dirigeants : Le tribunal a affirmé que la procédure engagée par la CREPA contre Mme D... et M. B... concernant le remboursement de l'amende ne modifiait pas leur situation vis-à-vis de la décision de l'ACPR.
3. Frais de justice : Conformément aux dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, le Conseil d'État a décidé que les requérants devaient payer une somme à l'État, car ce dernier n'était pas la partie perdante dans cette instance. "Dans les circonstances de l'espèce, il y a en revanche lieu de mettre à la charge des requérants une somme globale de 3 000 euros à verser à l'État".
Interprétations et citations légales
1. Code monétaire et financier - Article L. 612-16 : Cet article régule les recours contre les décisions de la commission des sanctions de l'ACPR. Le Conseil d'État y fait référence pour expliquer le champ d'application des recours : "Les décisions prononcées par la commission des sanctions peuvent faire l'objet d'un recours de pleine juridiction devant le Conseil d'État par les personnes sanctionnées [...]".
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article concerne les frais de justice et stipule que la partie perdante peut être condamnée à payer les dépens. Il a été utilisé pour justifier la mise à la charge des requérants d'une somme à l'État, même si ce dernier n'était pas perdant dans l'instance.
3. Code de la sécurité sociale - Articles R. 931-3-22 et R. 931-3-23 : Ces articles précisent les règles relatives aux indemnités de fonction des dirigeants et aux conventions que les organismes de prévoyance peuvent conclure. Le non-respect de ces articles a conduit aux griefs retenus contre la CREPA, soulignant l'importance de la conformité aux réglementations en vigueur.