Résumé de la décision
La décision concerne Mme B..., propriétaire d'un immeuble à Givry, qui a demandé la décharge de la cotisation foncière des entreprises et de la taxe pour frais de chambres de commerce et d'industrie pour les années 2012 à 2014. Le tribunal administratif a rejeté sa demande, mais la cour administrative d'appel de Lyon a partiellement annulé cette décision en déchargeant Mme B... des impositions pour 2013 et 2014. Le ministre de l'action et des comptes publics a alors formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt. La Cour a annulé les articles 2 à 4 de l'arrêt de la cour d'appel, considérant qu'il y avait eu une erreur de droit dans l'application des critères d'exonération.
Arguments pertinents
1. Exonération de la cotisation foncière des entreprises : La cour a jugé que Mme B... pouvait bénéficier de l'exonération prévue par le Code général des impôts, en se basant sur le fait qu'elle louait des chambres d'hôtes. Cependant, la Cour de cassation a relevé que la cour d'appel n'avait pas vérifié si Mme B... se réservait la jouissance des locaux en dehors des périodes de location, ce qui est essentiel pour déterminer si ces locaux faisaient partie de son habitation personnelle.
> "En déduisant de leur seul classement en chambres d'hôtes [...] que ces locaux entraient dans le champ de l'exonération [...] sans rechercher si Mme B... se réservait la jouissance ou la disposition de ces locaux en dehors des périodes de location, la cour a commis une erreur de droit."
2. Application des critères d'exonération : La décision souligne l'importance de vérifier si les locaux loués sont effectivement considérés comme faisant partie de l'habitation personnelle du contribuable, conformément aux dispositions de l'article 1459 du Code général des impôts.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 1447 : Cet article stipule que la cotisation foncière des entreprises est due par les personnes exerçant une activité professionnelle non salariée, y compris la location d'immeubles. Il est crucial de déterminer si l'activité de location est exercée à titre professionnel ou non.
2. Code général des impôts - Article 1459 : Cet article précise les exonérations possibles, notamment pour les personnes qui louent des locaux classés comme gîtes ou chambres d'hôtes, à condition que ces locaux soient compris dans leur habitation personnelle. La cour a omis de vérifier si les conditions d'exonération étaient remplies.
> "Sont exonérés de la cotisation foncière des entreprises [...] / 3° [...] / c) Les personnes [...] qui louent ou sous-louent en meublé tout ou partie de leur habitation personnelle [...]"
3. Code de tourisme - Article L. 324-3 : Cet article définit les chambres d'hôtes comme des chambres meublées situées chez l'habitant, mais il ne suffit pas à lui seul pour justifier l'exonération fiscale sans l'examen des conditions d'occupation personnelle.
> "Chambres meublées situées chez l'habitant en vue d'accueillir des touristes, à titre onéreux, pour une ou plusieurs nuitées, assorties de prestations."
En conclusion, la décision met en lumière l'importance d'une analyse approfondie des conditions d'exonération fiscale, en particulier la nécessité de prouver que les locaux loués font partie de l'habitation personnelle du contribuable.