Résumé de la décision
Cette décision concerne la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par la société Vermilion REP, qui conteste la constitutionnalité des dispositions de l'article L. 132-16 du code minier, modifiées par la loi de finances rectificative pour 2017. La société argue que ces dispositions, qui imposent une augmentation significative de la redevance sur sa production d'hydrocarbures, violent la liberté d'entreprendre et le principe d'égalité devant les charges publiques inscrits dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Le Conseil d'État, après avoir examiné la recevabilité des arguments de la société, a décidé de renvoyer cette question au Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents
1. Applicabilité des dispositions contestées : Le Conseil d'État a conclu que les dispositions de l'article L. 132-16 du code minier sont applicables au litige posé et n'ont pas été préalablement déclarées conformes à la Constitution.
> "Les dispositions de l'article L. 132-16 du code minier sont applicables au litige dont est saisi le tribunal administratif de Pau."
2. Caractère sérieux de la question : Le moyen avancé par la société Vermilion REP soulève une question présentant un caractère sérieux, notamment en raison des principes constitutionnels impliqués liés à la liberté d'entreprendre et à l'égalité devant les charges publiques.
> "Le moyen tiré de ce qu'elles portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution soulève une question présentant un caractère sérieux."
3. Examen des conséquences : L'augmentation de la redevance, qui représente une hausse de 120 % pour l'année 2018, est en elle-même un élément clé de la contestation que le Conseil d'État prend en compte pour justifier le renvoi au Conseil constitutionnel.
> "Ces dispositions, qui se sont traduites par une augmentation de 120 % du montant de la redevance dont elle est redevable au titre de l'année 2018."
Interprétations et citations légales
1. Liberté d'entreprendre et égalité devant les charges publiques : Les arguments de la société reposent sur les principes fondamentaux énoncés dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (article 4 et article 13).
> "La société Vermilion REP, qui exerce une activité d'extraction de pétrole brut, soutient que ces dispositions [...] méconnaissent la liberté d'entreprendre [...] ainsi que le principe d'égalité devant les charges publiques."
2. Conditions de renvoi au Conseil constitutionnel : L'article 23-4 de l'ordonnance de 1958 a été appliqué pour clarifier les exigences de renvoi de la QPC, stipulant que la question doit être applicable au litige, non antérieurement jugée, et sérieuse.
> "Il résulte des dispositions de l'article 23-4 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 [...] que [...] la question soit nouvelle ou présente un caractère sérieux."
3. L'article L. 132-16 du code minier : Cet article est central dans la décision, précisant les obligations de redevance des titulaires de concessions de mines d'hydrocarbures.
> "Aux termes de l'article L. 132-16 du code minier [...] 'Les titulaires de concessions de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux [...] sont tenus de payer annuellement à l'Etat une redevance à taux progressif'".
En conclusion, le Conseil d'État a reconnu la nécessité d'examiner la conformité de l'article L. 132-16 à la Constitution, compte tenu des enjeux soulevés par la société Vermilion REP, et a donc décidé de renvoyer la question au Conseil constitutionnel.