Résumé de la décision
Dans un avis rendu, le tribunal examine la demande de réduction d'impôt sur le revenu formulée par M. et Mme B..., en réponse à leurs investissements dans le secteur du logement dans les départements d'outre-mer. La décision précise que pour bénéficier de la réduction d'impôt, les investissements, lorsque leur montant dépasse deux millions d'euros, doivent obtenir un agrément préalable du ministre chargé du budget. Ce seuil doit être évalué non pas selon les souscriptions mais sur le coût total du programme immobilier. Ainsi, il est établi que la réglementation impose des exigences d'agrément qui garantissent l'intérêt économique, la création d'emplois et le respect de l'aménagement du territoire.
Arguments pertinents
1. Conditions d'octroi de la réduction d'impôt : L'article 199 undecies A du code général des impôts stipule que la réduction d'impôt est réservée aux contribuables qui prennent des engagements de location d'immeubles nus situés dans les départements d'outre-mer. En particulier, il est précisé que "la réduction d'impôt ne s'applique pas aux investissements [...] engagés après le 31 décembre 2010", mais s'étend aux investissements réalisés sous certaines conditions, notamment celles posées par le ministre chargé du budget, mentionnées dans l'article 217 undecies.
2. Agrément préalable : Le tribunal souligne que les investissements dont le montant est "supérieur à deux millions d'euros" nécessitent "l'agrément préalable [...] après avis du ministre chargé de l'outre-mer" (Code général des impôts - Article 217 undecies). Cet agrément est conditionné à l'appréciation des investissements conformément à plusieurs critères, tel que l'impact économique sur le département et la création d'emplois. Cela assure un contrôle sur l'utilisation des fonds dans les projets immobiliers.
3. Interprétation du seuil de deux millions d'euros : Le tribunal clarifie que l'appréciation du seuil de "deux millions d'euros doit être appréciée [...] au regard du coût total du programme immobilier" et non pas seulement des souscriptions au capital des sociétés. Cela souligne une approche globale de l'évaluation des investissements plutôt qu'une vision limitée à la structure financière des sociétés concernées.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs interprétations des articles du code général des impôts :
1. Article 199 undecies A : Cet article précise que les investissements effectués doivent inclure des engagements de location à des tiers et non à des membres du foyer fiscal. Cela indique qu'une certaine distinction est faite dans les bénéficiaires permettant d'accéder à la réduction d'impôt.
> "La réduction d'impôt s'applique [...] au prix de revient de l'acquisition ou de la construction [...] à des personnes, autres que son conjoint ou un membre de son foyer fiscal, qui en font leur habitation principale" (Code général des impôts - Article 199 undecies A).
2. Article 217 undecies : Cet article détaille la procédure et conditions d'octroi de l'agrément pour les investissements dépassant le seuil défini. Il énonce des critères essentiels pour évaluer la validité économique de l'investissement.
> "L'agrément est délivré lorsque l'investissement présente un intérêt économique pour le département dans lequel il est réalisé" (Code général des impôts - Article 217 undecies).
3. Consolidation des textes : Le tribunal en conclut qu'il est indispensable de s'assurer que les investissements respectent les critères énoncés dans ces textes pour garantir la conformité avec la loi, ce qui est renforcé par le fait que les programmes immobiliers sont jugés dans leur ensemble :
> "Les bâtiments collectifs ou les ensembles de logements individuels [...] constituent un programme immobilier" (Avis).
Cette analyse souligne l'importance d'une mise en conformité rigoureuse avec les exigences légales pour accéder aux avantages fiscaux liés à l'investissement dans les départements d'outre-mer.