Résumé de la décision
Les époux A... avaient cédé quatre emplacements de parking dans un immeuble parisien pour un prix total de 93 000 euros. Ils avaient déclaré une plus-value et demandé la restitution des impôts acquittés, invoquant l'exonération prévue par l'article 150 U du code général des impôts. Après le rejet de leur demande par l'administration fiscale puis par le tribunal administratif, la cour administrative d'appel les avait déchargés des impositions contestées. Cependant, le ministre de l'action et des comptes publics a déposé un recours en cassation. La décision de la cour administrative d'appel a été annulée, et l’affaire a été renvoyée pour réexamen.
Arguments pertinents
L’argument central de la décision réside dans l’interprétation de la disposition fiscale suivant laquelle les plus-values réalisées sur la cession de biens immobiliers peuvent être exonérées d’impôt lorsque le prix de cession est inférieur ou égal à 15 000 euros. Le Conseil a conclu que « pour apprécier le montant de la cession réalisée par M. et Mme A... le 5 mars 2015 au regard du seuil de 15 000 euros prévu au 6° du II de l'article 150 U du code général des impôts, il convenait de diviser par quatre le prix global », une interprétation considérée comme une erreur de droit. En conséquence, le ministre a été fondé à demander l'annulation des articles concernées de l'arrêt de la cour administrative d'appel.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur l'interprétation de l'article 150 U du code général des impôts, notamment le 6° du II, qui stipule :
> "Les dispositions du I ne s'appliquent pas aux immeubles, aux parties d'immeubles ou aux droits relatifs à ces biens : (...) 6° Dont le prix de cession est inférieur ou égal à 15 000 €".
Cette disposition a été précisée par les travaux préparatoires de la loi n° 2003-1311 du 30 décembre 2003, qui modifient la façon dont le seuil de 15 000 euros est apprécié. La règle selon laquelle « il y a lieu de prendre en compte le prix de chaque opération de cession, c'est-à-dire chaque transaction réalisée, indépendamment du nombre de biens ou de lots vendus », a été au cœur de l'analyse. En conséquence, l'interprétation réalisée par la cour a été jugée erronée, justifiant ainsi l'annulation de son jugement et le renvoi de l'affaire à la même cour pour examen sous un angle conforme aux principes énoncés.
La décision réaffirme l'importance de respecter les critères de valorisation des biens dans le cadre des opérations de cession immobilière, ainsi que l'application stricte des textes de loi dans l'appréciation des plus-values.