Résumé de la décision
La décision concernait la société KF3 Plus qui contestait l'application d'une amende liée à un manquement à l'obligation de délivrer une facture, selon les dispositions du Code général des impôts. Le Conseil d'État a étudié la question de savoir si les dispositions contestées de l'article 1737 du Code général des impôts étaient conformes à la Constitution. Il a jugé que la question soulevée présentait un caractère sérieux au regard du principe de nécessité des peines inscrit dans la Constitution. Par conséquent, il a décidé de transmettre cette question au Conseil constitutionnel, en suspendant le traitement du pourvoi de la société jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel statue sur cette question.
Arguments pertinents
1. Applicabilité des dispositions contestées : Le Conseil d'État a confirmé que les dispositions des premier et quatrième alinéas du I de l'article 1737 du Code général des impôts étaient applicables au litige en cours.
2. Absence de décision antérieure : Il a été établi que les dispositions n'avaient pas été déclarées conformes à la Constitution dans un jugement antérieur, ce qui permettait de soulever la question de constitutionnalité.
3. Caractère sérieux de la question soulevée : Le Conseil a relevé que le moyen tiré de la contestation était sérieux, notamment en ce qui concerne le principe de nécessité des peines, arguant que cela pouvait porter atteinte aux droits garantis par la Constitution.
Citation pertinente
> "Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé (...) à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat."Interprétations et citations légales
Les éléments juridiques clés de la décision reposent sur plusieurs textes :
1. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : Cet article définit les conditions dans lesquelles une question prioritaire de constitutionnalité peut être soulevée, en soulignant la nécessité que la disposition soit applicable au litige et qu'elle ne soit pas déjà déclarée conforme à la Constitution.
> "Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé (...) à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat."
2. Code général des impôts - Article 1737 : Les alinéas concernés établissent les sanctions pour non-délivrance de factures et les conditions d'atténuation des amendes. Cela soulève des interrogations sur la proportionnalité des sanctions et leur compatibilité avec le principe de nécessité des peines.
> "Entraîne l'application d'une amende égale à 50 % du montant : / (...) 3. De la transaction, le fait de ne pas délivrer une facture."
3. Principe de nécessité des peines : Ce principe, inhérent à une lecture des droits et libertés garantis par la Constitution, implique que les sanctions doivent être appropriées et proportionnées à la gravité des fautes. La question prioritaire fait émerger de potentielles incohérences dans l'application des amendes, si celles-ci ne respectent pas ce principe fondamental.
En conclusion, la décision du Conseil d'État confirme l'importance de la révision des normes fiscales à la lumière des droits et libertés garantis par la Constitution, tout en suspendant le traitement de l'affaire tant que la question de constitutionnalité n'est pas clarifiée par le Conseil constitutionnel.