Résumé de la décision :
Dans cette décision, le Conseil d’État a examiné la conformité à la Constitution d'une disposition du code général des impôts, spécifiquement le deuxième alinéa du 2° du II de l'article 156. Cette disposition traite de la déduction fiscale des pensions alimentaires versées par des parents d'enfants mineurs en résidence alternée en cas de séparation ou de divorce. Le Conseil a conclu que le moyen soulevé, qui contestant cette disposition au motif qu'elle porterait atteinte aux droits constitutionnels des parents, mérite un examen approfondi par le Conseil constitutionnel. Ainsi, il a décidé de transmettre cette question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents :
Les arguments clés de la décision se basent sur le respect des droits et libertés garantis par la Constitution, notamment le principe d'égalité devant la loi. Le Conseil d’État souligne que :
1. Applicabilité au litige : La disposition contestée est applicable au litige en cours.
2. Absence de décision antérieure : Cette disposition n'a pas été déclarée conforme à la Constitution dans le passé.
3. Caractère sérieux de la question : La QPC soulève des préoccupations quant aux droits des parents d'enfants mineurs en résidence alternée, justifiant ainsi l'examen par le Conseil constitutionnel.
Une citation pertinente à cet égard est la suivante : « le moyen tiré de ce qu'elles portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment aux principes d'égalité devant la loi et les charges publiques... soulève une question présentant un caractère sérieux. »
Interprétations et citations légales :
La décision s'appuie sur plusieurs textes de loi qui encadrent le débat sur la déduction des pensions alimentaires. Les interprétations se concentrent principalement sur :
- Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 (article 23-4) : qui régit les conditions de saisine du Conseil constitutionnel par le Conseil d’État.
- Code général des impôts - Article 156 : qui précise les modalités de détermination du revenu net, incluant les mentions sur les pensions alimentaires.
Les articles cités explicitent :
- Article 156
- « L'impôt sur le revenu est établi d'après le montant total du revenu net annuel dont dispose chaque foyer fiscal... [et] le contribuable ne peut opérer aucune déduction pour ses descendants mineurs lorsqu'ils sont pris en compte pour la détermination de son quotient familial. »
Cette disposition pose un problème potentiel de discrimination positive, en limitant la capacité des parents d'enfants en résidence alternée à bénéficier d'une déduction qui pourrait leur revenir dès lors qu'ils se trouvent dans une situation fiscale comparable à d'autres foyers.
La décision du Conseil d’État ouvre ainsi la voie à un examen constitutionnel, permettant de déterminer si ces dispositions respectent bien les droits fondamentaux stipulés par la Constitution.