Résumé de la décision
La décision rendue par le tribunal concerne l'application des dispositions fiscales relatives à la métropole du Grand Paris, en particulier en ce qui concerne la taxe d'habitation des communes membres d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, après la création de la métropole. Il est établi que lorsqu'une délibération d'une commune ne peut servir de fondement légal à la taxe d'habitation mise en recouvrement pour l'année 2016, le taux retenu pour le calcul de cette imposition doit être dérivé des décisions prises l'année précédente, c'est-à-dire en 2015.
Arguments pertinents
1. Fondement légal de l'imposition : L'article 1639 A du Code général des impôts stipule que les collectivités doivent notifier les services fiscaux des décisions relatives aux impositions. En son absence, l'administration peut appliquer le taux de l'année précédente : « A défaut, les impositions peuvent être recouvrées selon les décisions de l'année précédente » (CGI - Article 1639 A).
2. Impact de la création de la métropole : La création de la métropole du Grand Paris a suscité une réaffectation des ressources fiscales, précisée dans l'article 1640 E du CGI qui définit les bases de la taxe d'habitation en 2016 : « le taux de référence de la taxe d'habitation, de la taxe foncière [...] relatif à l'année 2016 est égal à la somme [...] du taux communal de l'année 2015 et du taux intercommunal de l'année 2015 ».
3. Application des décisions antérieures : Dans les cas où la délibération de la commune ne peut plus servir de fondement, le III de l'article 1639 A du CGI précise que les décisions des impositions de l'année précédente (2015) doivent être considérées : « les décisions afférentes à cette taxe prises, au titre de l'année 2015, par cette commune et par l'établissement dont elle était membre ».
Interprétations et citations légales
1. Application des dispositions fiscales : Les textes explicitent clairement comment les communes doivent procéder pour la déclaration des taux d'imposition. La référence au taux de l'année précédente permet d'éviter un vide juridique qui pourrait nuire à la perception des impôts locaux : « A défaut, les impositions peuvent être recouvrées selon les décisions de l'année précédente » (CGI - Article 1639 A).
2. Constitution de la base fiscale après la création de la métropole : L'ordonnance n°2015-1630 du 10 décembre 2015 établit les règles de répartition de la taxe d'habitation dans le contexte de la métropole du Grand Paris, soulignant que les communes membres doivent s'appuyer sur les taux de 2015 pour le calcul de 2016, renforçant ainsi la continuité des ressources fiscales : « le taux communal de la taxe d'habitation de l'année 2016 est fixé en prenant comme base de référence la somme des taux communal et intercommunal de l'année 2015 » (CGI - Article 1640 E).
3. Conséquences de la délibération : Lorsque la délibération d'une commune devient inapplicable, les décisions fiscales doivent toujours s'appuyer sur les antécédents, permettant une transition fluide malgré les changements administratifs. La jurisprudence favorise ainsi un cadre stable pour la fiscalité locale : « les décisions de l'année précédente [...] s'entendent des décisions afférentes à cette taxe prises [...] par cette commune et par l'établissement dont elle était membre au 1er janvier 2015 » (CGI - Article 1639 A).
Ces arguments et interprétations illustrent la façon dont le Droit fiscal est interprété et appliqué dans le cadre des changements administratifs en France, tout en assurant la continuité nécessaire au fonctionnement des collectivités locales.