Résumé de la décision
La commune de Pontfaverger-Moronvilliers a contesté un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy qui avait rejeté sa demande d'assujettissement à la taxe professionnelle des entreprises travaillant au sein du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) situées sur son territoire. La commune soutenait que ces entreprises disposaient d'établissements soumis à la taxe. Toutefois, la cour a constaté qu'aucune de ces entreprises n'avait déclaré d'établissement et que les locaux occupés par elles restaient sous le contrôle du CEA. En conséquence, le pourvoi de la commune a été rejeté.
Arguments pertinents
1. Absence de déclaration d'établissement : La cour a relevé que les entreprises concernées n'avaient pas déclaré d'établissements auprès de l'administration. En effet, la cour a constaté que "aucun établissement n'avait été déclaré par ces entreprises auprès de l'administration".
2. Contrôle des locaux par le CEA : La cour a jugé que, même si le CEA fournissait des locaux aux entreprises, il continuait à exercer un contrôle sur ces locaux, ce qui a été essentiel pour conclure à l'absence de disposition des locaux par ces entreprises. La cour a précisé que "le CEA conservait l'entière maîtrise de l'usage des locaux occupés par ces entreprises".
3. Nature de l'activité des entreprises : Enfin, la cour a constaté que ces entreprises n'étaient pas impliquées dans l'exécution des missions du CEA, se limitant à fournir des prestations de service. Cela a permis de confirmer qu'elles ne disposaient pas des installations du CEA, l'interprétation juridique se basant sur le fait qu'elles n'exploitaient pas les installations de celui-ci.
Interprétations et citations légales
1. Article 1447 du Code général des impôts :
- Cet article stipule que "la taxe professionnelle est due chaque année par les personnes physiques ou morales qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée". Pour qu'une entreprise soit redevable, elle doit disposer d'un établissement sur le territoire de la commune.
2. Article 1473 du Code général des impôts :
- Selon cet article, "la taxe professionnelle est établie dans chaque commune où le redevable dispose de locaux ou de terrains, en raison de la valeur locative des biens qui y sont situés ou rattachés." Il précise que pour être considéré comme disposant de locaux ou de terrains, ils doivent être sous le contrôle de l'entreprise et lui être matériels pour réaliser ses opérations.
3. Raisonnement de la cour :
- La cour a interprété que le contrôle partial exercé par le CEA sur les locaux impliquait qu'ils restaient sous sa maîtrise, ce qui excluait toute possibilité pour les entreprises d'en disposer pleinement. La mention dans l'arrêt que "les entreprises concernées n'exploitaient pas les installations du CEA" illustre cette interprétation.
Conclusion : La décision a ainsi confirmé que la commune de Pontfaverger-Moronvilliers n'était pas fondée à obtenir l'assujettissement à la taxe professionnelle, les éléments législatifs et factuels ayant été scrupuleusement examinés par la cour.