Résumé de la décision :
Dans la décision analysée, le Conseil d'État a constaté le désistement d'instance de l'Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Énergie (ANODE) concernant une requête portant sur une question préjudicielle posée à la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Le désistement a été déclaré pur et simple, entraînant le retrait de la question préjudicielle qui n'était plus nécessaire à la résolution du litige. Le Conseil a également précisé que la CJUE pouvait constater que les conditions de sa compétence n'étaient plus remplies.Arguments pertinents :
Les arguments clés de la décision se concentrent sur deux aspects principaux :1. Désistement et effet sur la question préjudicielle :
Le Conseil d'État souligne que, conformément à la jurisprudence de la CJUE, le renvoi préjudiciel est un mécanisme de coopération entre la Cour et les juridictions nationales, destiné à fournir les éléments d'interprétation nécessaires au règlement des litiges. Ainsi, lorsque l'association requérante s'est désistée, il a été conclu que les éléments d’interprétation juridique en question n'étaient plus pertinents.
> "le renvoi préjudiciel [...] est un instrument de coopération entre la Cour et les juridictions nationales".
2. Application du règlement de procédure de la CJUE :
Le Conseil d'État fait référence à l'article 100 du règlement de procédure de la CJUE qui stipule que la Cour reste saisie tant que la juridiction nationale n’a pas retiré sa demande. Étant donné le désistement de l'association, il a été décidé que "la question préjudicielle [...] est retirée".
Interprétations et citations légales :
L’interprétation des textes de loi repose sur l’application de l’article 267 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et de l’article 100 du règlement de procédure de la CJUE.1. Article 267 TFUE : Cet article permet aux juridictions nationales de poser des questions à la CJUE pour obtenir des clarifications sur l’interprétation ou la validité des actes de l'Union. Le Conseil d'État a statué qu'une fois que le demandeur se désiste, les conditions nécessaires pour maintenir la question préjudicielle ne sont plus remplies.
2. Article 100 du règlement de procédure de la CJUE :
- Paragraphe 1 : "La Cour reste saisie d'une demande de décision préjudicielle tant que la juridiction qui a saisi la Cour de cette demande ne l'a pas retirée."
- Paragraphe 2 : "la Cour peut, à tout moment, constater que les conditions de sa compétence ne sont plus remplies".
En conclusion, le Conseil d'État s'appuie sur la législation et la jurisprudence de la CJUE pour justifier que le désistement d'instance a conduit au retrait de la question préjudicielle, indiquant ainsi la dynamique entre le droit national et le droit européen, et le rôle des juridictions nationales dans les procédures préjudicielles.