Résumé de la décision
M. et Mme F... ont contesté un arrêt de la cour administrative d'appel de Versailles ayant rejeté leur recours contre un jugement du tribunal administratif de Versailles. Ils demandaient la décharge d'une obligation de paiement d'impôt sur le revenu d'un montant de 201 065,13 euros, notifiée par un avis à tiers détenteur. La cour a jugé irrecevable leur demande de prescription en raison du non-respect des délais de contestation des actes de poursuite. Le Conseil d'État a confirmé cette décision, rejetant leur pourvoi.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision se basent sur les points suivants :
1. Régularité de la procédure : Le défaut de visa d'un courrier du greffe par la cour ne remet pas en cause la régularité de l'arrêt, car les intéressés avaient été informés et ont pu répondre. En effet, l'article R. 611-7 du Code de justice administrative stipule que "le président de la formation de jugement [...] informe les parties avant la séance de jugement", ce qui a été respecté ici.
2. Irrecevabilité de la demande : Il a été établi que M. et Mme F... n'ont pas contesté la mise en demeure reçue le 21 juin 2012 dans les deux mois suivant sa notification. Par conséquent, leur argumentation sur la prescription de l'action en recouvrement, soulevé dans leur réclamation d'octobre 2015, était tardif, ce qui a justifié l'irrecevabilité de leur demande. L'article R. 281-3-1 du livre des procédures fiscales précise que les demandes visées doivent être présentées "sous peine d'irrecevabilité" dans les délais requis.
3. Substitution de motifs : Le Conseil d'État a validé la substitution de motifs par la cour administrative d'appel en remplaçant les raisons initiales par le fait que la contestation de l'exigibilité des sommes était tardive.
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs articles de loi sont appliqués :
- Code de justice administrative - Article R. 611-7 : Cet article clarifie les droits des parties en matière d’information sur les moyens juridiques relevés d’office. La cour a pleinement respecté cette obligation, permettant ainsi aux requérants de formuler leurs observations.
- Livre des procédures fiscales - Article R. 281-3-1 : Ce texte impose un délai strict pour la contestation des actes de poursuite. Le Conseil d'État a précisé que la non-contestation d'une mise en demeure dans le délai de deux mois entraine l'irrecevabilité de toute demande ultérieure relative à l'exigibilité des sommes dues.
La décision souligne l'importance du respect des délais dans les procédures fiscales et la rigueur à laquelle les cours administratives se tiennent, contribuant à prévenir les abus de droit et à garantir l'efficacité de la justice fiscale. Ainsi, le rejet du pourvoi par le Conseil d'État illustre l'application stricte des règles processuelles pour préserver l'ordre public fiscal.