Résumé de la décision :
La décision concerne le cas de M. A..., associé unique de la société tunisienne AB Assistance et Conseil. Suite à une vérification fiscale, des cotisations supplémentaires d’impôt sur les sociétés ont été notifiées à la société en raison d’un établissement stable en France, entraînant l'imposition des résultats non déclarés par la société au titre de revenus distribués. Le tribunal administratif a partiellement déchargé M. A... des cotisations sociales, mais a rejeté le surplus de sa demande. M. A... a contesté cette décision, et la cour administrative d'appel de Douai a annulé toutes les impositions en litige. En réponse, le ministre de l’action et des comptes publics a demandé l'annulation de cet arrêt, laquelle a été prononcée par la Cour en raison d'une erreur de droit dans l’appréciation de l’autorité de chose jugée concernant les décisions sur la société.
Arguments pertinents :
1. Erreur de droit : La cour a jugé que la décharge des impôts sur les sociétés de la société AB Assistance et Conseil entraînait l'illégalité des impositions pour M. A..., ce qui constitue une interprétation erronée du droit. La Cour précise : « la décision prise à l'égard de la société était dépourvue de l'autorité de chose jugée à l'égard de M. A... », soulignant que les procédures sont indépendantes.
2. Indépendance des procédures : La Cour souligne que l'irrégularité de la procédure de la société n’affecte pas celle de M. A..., ouvrant la voie à la reconsidération des impositions sans lien direct à la situation de la société.
Interprétations et citations légales :
1. Code général des impôts - Article 235 ter : L'article stipule les conditions de la détermination de l'imposition pour les revenus distribués. Il renforce l’obligation d'imposition des associés sur les sommes réputées distribuées par une société, indépendamment de la situation de la société.
2. Code de justice administrative - Article R821-1 : Concernant l’autorité de chose jugée, cet article souligne la nécessité de respecter la séparation des procédures concernant une personne morale et ses associés. Cela a été mal interprété dans l’arrêt du 23 avril 2019.
3. Décret n° 2020-1406 : Ce décret établit les modalités des recours administratifs et fait écho à la séparation des décisions fiscales entre les entités juridiquement distinctes et leurs actionnaires.
En conclusion, la décision du Conseil d'État annule l'arrêt de la cour administrative d'appel en raison d'une mauvaise interprétation des normes fiscales et de la séparation des responsabilités fiscales entre la société et ses associés.