Résumé de la décision
La société MEI Partners a saisi le Conseil d'État pour demander l'annulation des refus implicites du ministre de l'économie et des finances de notifier certaines aides d'État à la Commission européenne et pour obtenir la récupération des montants de ces aides. En outre, elle a demandé une astreinte contre l'État pour assurer l'exécution d'un rapport de la Cour des comptes. Le Conseil d'État a rejeté la demande d'astreinte, considérant que le rapport de la Cour des comptes n'était pas une décision juridictionnelle. Il a également jugé que les décisions contestées ne relevaient pas de sa compétence et a renvoyé l'affaire au tribunal administratif de Paris. Enfin, il a refusé de faire supporter les frais de procédure à l'État, qui n'était pas la partie perdante.
Arguments pertinents
1. Rejet de la demande d'astreinte :
La demande d'astreinte de la société MEI Partners a été rejetée car "le rapport, dont l'élaboration ne relève pas des compétences juridictionnelles de la Cour des comptes, n'a pas le caractère de décision rendue par une juridiction administrative au sens de l'article L. 911-5 du code de justice administrative." Cela met en évidence que seules les décisions juridictionnelles peuvent faire l'objet de mesures d'astreinte.
2. Compétence du Conseil d'État :
Le Conseil d'État a décidé que les décisions implicites du ministre ne présentent pas "le caractère d'actes réglementaires", et a donc attribué le jugement des autres conclusions au tribunal administratif de Paris. Il a précisé que "les recours dirigés contre ces actes ne relèvent donc pas de la compétence du Conseil d'État en application de l'article R. 311-1 du code de justice administrative."
Interprétations et citations légales
Rejet de la demande d'astreinte
- Article L. 911-5 du Code de justice administrative : Cet article stipule que le Conseil d'État peut prononcer une astreinte en cas d'inexécution d'une décision rendue par une juridiction administrative. Toutefois, le rapport de la Cour des comptes n'étant pas une décision juridictionnelle, le rejet de la demande d'astreinte souligne que les mesures coercitives ne peuvent être appliquées qu'en vertu d'une décision ferme et exécutoire.Compétence juridictionnelle
- Article R. 311-1 du Code de justice administrative : Cet article définit la compétence du Conseil d'État en premier et dernier ressort. La décision confirme que "les actes octroyant cette garantie" ne relèvent pas de la catégorie des actes réglementaires, ce qui oriente le litige vers le tribunal administratif compétent.Conclusion sur les frais de justice
- Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article prévoit que les frais de justice ne sont dus que par la partie perdante. La décision conclu que "les dispositions de l'article L. 761-1" font obstacle à toute somme à mettre à la charge de l'État, indiquant que l'État n'étant pas la partie perdante, il n'y a donc pas lieu de le condamner aux frais.Ces arguments démontrent la rigueur avec laquelle le Conseil d'État interprète et applique les textes législatifs en matière de recours administratifs et de contentieux des aides d'État en lien avec les obligations européennes.