Résumé de la décision
La décision concerne le recours de Mme B..., qui contestait la perte de validité de son permis de conduire constatée par le ministre de l'intérieur en raison d'un solde de points nul. Cette perte de validité était liée à plusieurs infractions au code de la route commises sur une période donnée. Le tribunal administratif de Bordeaux avait initialement annulé la décision du ministre. Cependant, la Cour a annulé ce jugement, estimant qu'il avait commis une erreur de droit en appliquant un délai de reconstitution de points de deux ans plutôt que de trois ans, en vertu des dispositions modifiées du Code de la route. L'affaire a été renvoyée au tribunal administratif pour réexamen.
Arguments pertinents
1. Délai de reconstitution des points : La Cour a statué que le tribunal administratif de Bordeaux s'était trompé en considérant que Mme B... pouvait bénéficier d'un délai de reconstitution de points de deux ans après la date de la dernière infraction. La Cour a affirmé que "le délai de reconstitution intégrale du capital de points du permis était de trois ans par application des dispositions citées ci-dessus du deuxième alinéa de l'article L. 223-6 du code de la route, modifié par la loi du 14 mars 2011".
2. Qualification des infractions : La décision met en avant que le fait que l'infraction de dépassement de vitesse engagée par Mme B... en 2009 ait été considérée comme une contravention de la quatrième classe justifiait l'application d'un délai de trois ans, et non deux. Le rapport stipule que "le dépassement n'avait pas excédé 20 km/h [...] présente le caractère d'une contravention de la quatrième classe".
Interprétations et citations légales
Dans sa décision, la Cour clarifie plusieurs aspects juridiques sur la reconstitution des points de permis de conduire :
- Code de la route - Article L. 223-6 : Les dispositions relatives aux délais de reconstitution des points ont été modifiées par la loi n° 2011-267 du 14 mars 2011. La Cour souligne que "si le titulaire du permis de conduire n'a pas commis, dans le délai de trois ans [...] une nouvelle infraction ayant donné lieu au retrait de points, son permis est affecté du nombre maximal de points". Cet article permet de comprendre que le délai de reconstitution dépend fortement de la date et de la nature des infractions commises.
- Application des lois : La Cour fait mention de l’article 138 de la loi n° 2011-267, qui stipule que "la modification apportée par cette loi à l'article L. 223-6 du code de la route s'applique aux infractions commises à compter du 1er janvier 2011 [...]". Cela met en exergue la nécessité de faire une distinction entre les infractions datant d'avant et d'après cette modification législative.
Cette décision illustre la complexité des règles de reconstitution des points du permis de conduire et l'importance de la nature des infractions pour déterminer la durée des délais applicables. La Cour a ainsi établi qu'en raison de la nature de la contravention en question, le délai de reconstitution applicable était effectivement de trois ans plutôt que deux.