Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... a contesté un arrêté du ministre de l'Europe et des affaires étrangères en date du 17 décembre 2018, qui établissait la liste des postes diplomatiques et consulaires exerçant des attributions notariales, en particulier pour les consulats de France à Abidjan et à Dakar. M. B... a demandé la suspension de cet arrêté en invoquant des vices d'incompétence et une atteinte au principe d'égal accès au service public. Cependant, le juge des référés a rejeté la requête, concluant que la condition d'urgence n'était pas remplie et que les arguments avancés par le requérant n'étaient pas suffisants pour justifier cette urgence.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision incluent :
1. Inadéquation de l'intérêt à agir : Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères a soutenu que M. B... ne justifiait pas d'un intérêt à agir pour contester l'arrêté.
2. Absence de situation d'urgence : Le juge des référés a déterminé que les allégations de M. B... concernant les privilèges des ressortissants français en Côte d'Ivoire et au Sénégal ainsi que les incidences diplomatiques n'étaient pas suffisamment étayées pour établir une situation d'urgence au sens de l'article L. 521-1 du code de justice administrative. Pour reprendre un extrait de la décision : « ces seules allégations, qui ne sont assorties d'aucun élément circonstancié et précis, ne suffisent pas à caractériser l'existence d'une situation d'urgence ».
3. Conclusion sur le rejet : Étant donné que la condition d'urgence n'était pas remplie, la requête de M. B... a été rejetée sans qu'il soit besoin d'examiner la légalité de l'arrêté contesté.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie principalement sur le Code de justice administrative et notamment sur l'article L. 521-1, qui définit le cadre dans lequel un juge des référés peut suspendre l'exécution d'une décision administrative :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision."
Cette disposition impose une double condition pour la suspension : l'existence d'une urgence réelle et un moyen qui soulève un doute sérieux sur la légalité de l'acte contesté. Dans cette affaire, le juge a conclu que la condition d'urgence n'était pas remplie, sans avoir à approfondir l'examen des moyens juridiques soulevés par M. B... Cela illustre l'importance de fournir des faits circonstanciés pour prouver l'urgence dans les demandes de suspension devant le juge des référés.
Ainsi, cette décision met en lumière la nécessité de lier des arguments factuels solides à des préoccupations juridiques pour établir la recevabilité d'une requête en référé.