Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B...A... conteste un arrêté du ministre de l'intérieur qui l'assigne à résidence, en demandant son annulation et la suspension de son exécution. Toutefois, le 8 février 2016, l'arrêté attaqué est abrogé par le ministre. En conséquence, le juge des référés estime que les demandes de M. B...A... ne sont plus d'actualité et déclare donc qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ces conclusions. Ce faisant, il ordonne à l'État de verser 1 500 euros à l'avocat de M. B...A..., conformément aux dispositions applicables.
Arguments pertinents
1. Absence d'objet des conclusions : Le juge des référés souligne que l'abrogation de l'arrêté par le ministre rend les conclusions de M. B...A... sans objet. Il précise que, conformément à l'article L. 521-2 du code de justice administrative, les mesures que le juge pourrait ordonner, justifiées par l'urgence et la gravité de l'atteinte à une liberté fondamentale, ne peuvent être examinées dès lors que l'acte contesté a été annulé.
> "dans ces conditions, les conclusions d'appel de M. B...A...tendant à ce que le juge des référés fasse usage des pouvoirs qu'il tient de l'article L. 521-2 du code de justice administrative sont devenues sans objet".
2. Aide juridictionnelle : Le jugement termine en reconnaissant le droit à l'aide juridictionnelle accordée à M. B...A..., précisant que son avocat peut demander la prise en charge par l'État de ses frais de justice, sous condition de renonciation à la part contributive de l'État.
> "Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, et sous réserve que Me Delamarre, son avocat, renonce à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'Etat, de mettre à la charge de l'Etat la somme de 1 500 euros".
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes législatifs :
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article donne compétence au juge des référés pour ordonner des mesures en cas d’atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale. Dans l'affaire, le juge des référés rappelle que, pour que ses pouvoirs puissent s'exercer, il faut une condition d’urgence et le maintien d’un acte contestable, ce qui n’est plus le cas depuis l’abrogation de l’arrêté.
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 (relative à l'aide juridique) et Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ces articles traitent de la possibilité d'allouer des frais d'avocat à la partie ayant obtenu l'aide juridictionnelle. Ici, cette aide a été reconnue, permettant au juge d’ordonner le versement d’une somme par l'État.
En conclusion, cette décision illustre le principe selon lequel l'abrogation d'un acte administratif s'oppose à toute demande de contestation de cet acte, puisque la mesure contestée ne produit plus d'effet.