Résumé de la décision
L'affaire concerne la demande de l'association One Voice visant à suspendre un arrêté du ministre d'État relatif à l'emploi de gluaux pour la capture de grives et de merles noirs dans les Alpes-de-Haute-Provence pour la campagne 2018-2019. One Voice soutient que l'arrêté nuit à la préservation des oiseaux et est illégal en raison de diverses irrégularités. Cependant, le juge des référés a constaté que l'arrêté avait cessé d'être applicable, les périodes de capture étant déjà expirées. Par conséquent, la suspension demandée a été déclarée sans objet. En outre, la demande de remboursement des frais de justice présentée par One Voice a également été rejetée.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : One Voice a argué que l'urgence était présente en raison de l'impact grave sur la préservation des oiseaux. Toutefois, le juge n'a pas retenu cet argument, ayant constaté que l'arrêté n'avait plus d'effets en raison de l'expiration de sa période de validité.
2. Doute sérieux sur la légalité : One Voice a mentionné plusieurs vices procéduraux et des méconnaissances des principes environnementaux, notamment la non-réalisation de la synthèse des observations publiques. Cependant, le juge a précisé que, même en considérant ces arguments, l'arrêté était déjà obsolète.
3. Article de référence : Le juge a cité l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, qui stipule que le juge peut suspendre une décision administrative lorsqu'il y a urgence et un doute sérieux quant à sa légalité. Le souci principal a été de constater que l'arrêté demandé à être suspendu ne produisait plus d'effets : « … l'arrêté ministériel dont la suspension est demandée n'est plus, à ce jour, susceptible de produire des effets. »
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article L. 521-1 du Code de justice administrative: Cet article conditionne la suspension des décisions administratives à la présence conjointe d'une urgence et d'un doute sérieux quant à la légalité de l'acte. La décision du juge souligne que, dans cette instance, la condition d'urgence était contestable compte tenu de l'expiration des délais d'application de l'arrêté.
2. Application des principes réglementaires : Le juge a noté que les arguments concernant la méconnaissance des principes de non-régression et de prévention n'ont pas été appréciés en raison de l'ineffectivité de l'arrêté à la date de la décision. En effet, la législation sur la protection des oiseaux, notamment la directive 2009/147/CE, a été invoquée, mais la question de la légalité n'a pas pu être traitée dans cette instance puisque l'arrêté avait déjà cessé d'avoir des effets.
3. Rejet des demandes financières : Sur la question des frais de justice, l'article L. 761-1 du Code de justice administrative a été cité pour justifier le rejet des demandes de l'association envers l'État, formalisant ainsi la décision selon laquelle il n’y avait pas lieu d’imposer des frais.
En résumé, la décision se concentre sur la pertinence de l'effet de l'arrêté, plus que sur la légalité intrinsèque de celui-ci, démontrant l'importance des délais dans les questions administratives et environnementales.