Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant haïtien, a contesté un arrêté du préfet de la Guadeloupe du 26 août 2014, lui refusant le renouvellement de son titre de séjour et l'obligeant à quitter le territoire français. Son recours devant le tribunal administratif, enregistré le 20 avril 2015, a été jugé tardif puisque la notification de l'arrêté avait été effectuée selon les règles, ayant été présentée au domicile de M. A... puis remise en main propre lors d'un entretien à la préfecture. Par conséquent, le tribunal a rejeté sa demande par jugement du 10 décembre 2015. M. A... a interjeté appel de cette décision, mais la cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant également sa demande d'injonction.
Arguments pertinents
La décision repose sur plusieurs arguments juridiques clés :
1. Régularité de la notification : La cour souligne que le pli contenant l'arrêté a été notifié conformément aux dispositions légales, ce qui a fait courir le délai de recours. Elle mentionne que "l'arrêté litigieux [...] a donc fait l'objet d'une notification régulière mais infructueuse par la voie postale" et qu’il a ensuite été remis en main propre à M. A... le 26 novembre 2014.
2. Délai de recours dépassé : Conformément à l'article R. 421-1 du code de justice administrative, M. A... avait un délai de deux mois pour contester l'arrêté. En raison de la notification régulière de l'arrêté et de la remise en main propre, le tribunal considère que la demande de M. A... était tardive, n'étant pas présentée avant le 20 avril 2015.
3. Inadéquation des conclusions : Étant donné que la demande d'annulation de l'arrêté était irrecevable, la cour a par conséquent rejeté aussi bien la demande d'annulation que les demandes d'injonction.
Interprétations et citations légales
Dans cette affaire, la cour a appliqué principalement les articles du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ainsi que le Code de justice administrative :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 514-1 : Cet article encadre les modalités d'exécution des obligations de quitter le territoire dans les spécificités de certaines régions (Guyane, Mayotte, Saint-Martin, etc.) et définit qu'une notification régulière fait courir le délai de recours.
- Code de justice administrative - Article R. 421-1 : Cet article précise le délai de deux mois accordé à un étranger pour contester un arrêté après notification.
La décision interprète ces textes pour établir que la notification, bien que n'ayant pas été acceptée par M. A... lors de sa distribution initiale, était valide et suffisante pour faire courir le délai de recours. Le jugement souligne, en particulier : "Ainsi, M. A... n'a saisi le tribunal administratif d'une demande tendant à l'annulation de cet arrêté que le 20 avril 2015, soit au-delà du délai de recours."
En somme, la cour conclut que M. A... n'a pas pu valablement contester l'arrêté du préfet, et ceci indépendamment de la question du fond concernant le refus de titre de séjour.