Résumé de la décision
Le syndicat UNSA Territoires du Carcassonnais a demandé l'annulation du tableau d'avancement établi par le maire de Carcassonne en 2013, en raison de l'inscription de M. A... qu'il juge inappropriée pour des raisons de moralité et de compétence professionnelle. Par un jugement du 5 décembre 2014, le tribunal administratif de Montpellier a rejeté cette demande. L'UNSA a interjeté appel de ce jugement. La Cour, après examen des faits et des arguments, a confirmé la décision du tribunal administratif, en rejetant la requête du syndicat et en ordonnant une somme de 300 euros à verser à la commune de Carcassonne pour couvrir ses frais non compris dans les dépens.
Arguments pertinents
1. Légalité externe du tableau d'avancement : La Cour a souligné que la décision d'établir un tableau d'avancement ne nécessite pas de motivation, citant la loi n° 79-587 du 11 juillet 1979 : « les décisions n'ont pas à être motivées » dans ce cas, ce qui écarte le moyen de défaut de motivation.
2. Légalité interne : Concernant les conditions d'avancement, la Cour a rappelé les dispositions relatives à l’avancement de grade. L'article 80 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 précise que le tableau est arrêté par l'autorité territoriale. La Cour a noté que les critiques concernant le comportement de M. A... n'étaient pas fondées, une enquête administrative ayant conclu à l'absence de harcèlement moral. Par ailleurs, l'évaluation positive de M. A... par son supérieur hiérarchique a été déterminante :
> « …il dispose de très bonnes connaissances professionnelles, fait preuve de fermeté et mérite l'avancement. »
3. Contre-arguments : La Cour a considéré qu'aucune erreur manifeste d'appréciation avait été commise par le maire en inscrivant M. A... sur le tableau d'avancement.
Interprétations et citations légales
1. Motivation des décisions administratives : L'article 1 de la loi n° 79-587 du 11 juillet 1979 établit clairement les conditions dans lesquelles les actes administratifs doivent être motivés. La Cour a confirmé que la décision d'arrêt du tableau d'avancement n’en faisait pas partie, disposant ainsi d'une interprétation restrictive de cette obligation :
> « La décision par laquelle l'autorité territoriale arrête un tableau d'avancement n'est pas au nombre de celles qui doivent être motivées. »
2. Conditions d'avancement : Selon l'article 79 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984, l'avancement se fait sur la base de la valeur professionnelle et des acquis de l'expérience :
> « L'avancement de grade a lieu de façon continue... Il peut être dérogé... suivant l'une ou plusieurs des modalités ci-après : 1° Soit au choix par voie d'inscription à un tableau annuel d'avancement...'
3. Sur les frais de justice : L'article L. 761-1 du code de justice administrative stipule que les frais exposés doivent être à la charge de la partie perdante. Étant donné que le syndicat UNSA était la partie perdante, la Cour a ordonné qu'il verse la somme de 300 euros à la commune.
> « Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce que la somme que le syndicat requérant demande... soit mise à la charge de la commune... »
Ceux-ci énoncent clairement que la décision de la commune a été corroborée par des évaluations professionnelles favorables, tandis que les accusations de harcèlement sont jugées infondées par l'enquête menée.