Résumé de la décision :
La décision concerne un appel de la société CARRIERES DISTRIBUTION (CARDIS) contre une ordonnance du Tribunal administratif de Versailles qui a rejeté sa demande d'annulation d'une délibération du conseil municipal de Carrières-sous-Poissy approuvant une modification du plan local d'urbanisme (PLU) en lien avec la zone d'aménagement concerté (ZAC) "Nouvelle Centralité". Le tribunal a conclu que le moyen soulevé par CARDIS était inopérant et que la délibération ne modifiait pas les actes de création de la ZAC, ce qui a conduit au rejet de la requête et à une condamnation de CARDIS à verser 2 000 euros à la commune au titre des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Inopérabilité du moyen soulevé : Le tribunal a constaté que le moyen invoqué par CARDIS, selon lequel la modification du PLU était illégale car elle aurait abouti à une modification du projet de la ZAC sans mise en œuvre préalable de modifications requises, était inopérant. Cela découle de l'interprétation des dispositions pertinentes du Code de l'urbanisme.
- Citation pertinente : « [...] la modification du projet d'aménagement de la zone concernée peut légalement intervenir sans modification du plan local d'urbanisme, le moyen susvisé invoqué à l'encontre de la délibération du 12 décembre 2013 est inopérant. »
2. Respect des règles en vigueur : Le tribunal a précisé que l'acte de création de la ZAC et les délibérations subséquentes ne sont pas soumis aux dispositions du règlement du PLU en vigueur à leur date d’adoption. Ainsi, la délibération litigieuse modifiait uniquement les orientations d'aménagement de la commune et ne nécessitait pas de modification préalable des actes de création.
- Citation pertinente : « [...] la délibération en litige [...] se borne à modifier les orientations d'aménagement de la commune relativement à cette zone ainsi que l'y autorisent les dispositions [...] des articles L. 123-3 et R. 123-3-2 du code de l'urbanisme. »
Interprétations et citations légales :
La décision s'appuie sur plusieurs dispositions du Code de l'urbanisme, interprétées dans le cadre de la légalité des actes administratifs :
1. Code de l'urbanisme - Article R. 311-6 : Cet article stipule que les aménagements réalisés dans une ZAC doivent respecter les règles d'urbanisme applicables. La légalité des actes de création ne requiert pas de se conformer au PLU au moment de leur adoption, ce qui justifie la modification des orientations.
2. Code de l'urbanisme - Article L. 123-3 : Cet article permet au PLU de préciser les caractéristiques des espaces publics et d'autres infrastructures dans le cadre de zones d'aménagement concerté. Il renforce que les modifications apportées par la commune restent dans le cadre déterminé par le législateur.
3. Code de l'urbanisme - Article R. 123-3-2 : Cet article indique que les dispositions relatives aux ZAC doivent figurer dans le règlement du PLU. Cela souligne que les orientations d’aménagement peuvent être ajustées sans nécessiter de révision préalable des actes créateurs de la ZAC.
Dans le cadre de cette décision, le tribunal a souligné l’importance de la distinction entre les actes de création d'une ZAC et les modifications des orientations d'aménagement, ainsi que la conformité avec la législation en matière d'urbanisme.