Résumé de la décision
La cour examine une requête déposée par la SCI LES GRANDES VIGNERONDES visant à annuler un jugement du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise, ainsi qu'une décision du maire d'Argenteuil relative à la modification d'un plan local d'urbanisme (PLU). La requérante conteste la légitimité du tracé de la zone UCa, arguant qu'il constitue une erreur matérielle et qu'il crée une enclave au sein de sa propriété sans justifications urbanistiques. La cour rejette la requête, confirmant que la détermination des zones par le maire s'effectue sans obligation de respecter les limites formelles des propriétés privées et que les raisons d'urbanisme fournies par le rapport de présentation justifient la création de cette zone.
Arguments pertinents
1. Sur la régularité du jugement attaqué : La cour constate que le tribunal a répondu aux moyens soulevés, écartant implicitement l'argument selon lequel le maire aurait reconnu une erreur matérielle dans le tracé. La cour souligne que le tribunal n’était pas tenu de répondre à tous les arguments des parties, ce qui fait que la SCI ne peut valablement contester une omission à statuer.
2. Concernant la motivation de la décision : La cour indique que la décision du maire de ne pas modifier le zonage du PLU n'est pas soumise à l'obligation de motivation imposée par la loi n° 79-587 du 11 juillet 1979, ce qui permet de rejeter l'argument d'insuffisance de motivation.
3. Sur l’opportunité de la création d'une zone : La décision de zonage est considérée comme relevant de l'appréciation des auteurs du PLU qui ne sont pas liés par les usages antérieurs des sols, ni tenus de respecter les limites des propriétés. La cour déclare : "qu'il appartient aux auteurs d'un plan local d'urbanisme de déterminer le parti d'aménagement à retenir, tenant compte de la situation existante et des perspectives d'avenir". Cela démontre que le contrôle du juge administratif se limite à vérifier l'absence d'erreur manifeste d'appréciation.
Interprétations et citations légales
1. Sur la motivation des actes administratifs : La loi n° 79-587 du 11 juillet 1979 précise les obligations de motivation des décisions individuelles. La cour rappelle que "la décision de refuser de modifier le plan de zonage du plan local d'urbanisme n'est pas une décision individuelle", ce qui signifie qu'elle n'est pas soumise aux exigences de motivation.
2. Application du Code de l'Urbanisme : La cour souligne que les autorités responsables du PLU n'ont pas à maintenir les anciennes limites de propriété dans le tracé des zones. Il est précisé dans la décision que "les auteurs d'un plan local d'urbanisme [...] ne sont pas tenus de respecter les limites des propriétés", ce qui reflète l'idée que les considérations urbanistiques prévalent sur les limites foncières.
3. Sur le contrôle du juge administratif : Il est affirmé que "l'appréciation peut être censurée par le juge administratif au cas où elle serait entachée d'une erreur manifeste ou fondée sur des faits matériellement inexacts". Toutefois, le juge ne doit pas s'immiscer dans l'opportunité des choix d'aménagement, soulignant ainsi une limite au recours aux juridictions administratives.
Ces interprétations renforcent l'idée que les décisions de zonage relèvent de l'expertise et de la discrétion des autorités locales, tant qu'elles ne contreviennent pas aux principes de droit ou ne reposent pas sur des éléments factuellement erronés.