Résumé de la décision
Dans cette affaire, un salarié, X..., a été malade du 1er août 1950 au 31 octobre 1950, période durant laquelle il aurait dû bénéficier de congés payés accordés par son employeur, les établissements Delatre et Frouard, du 7 au 21 août 1950. Ne pouvant pas prendre ces congés en raison de sa maladie, il a demandé le versement d'une indemnité compensatrice, qui lui a été refusée. Le Conseil des Prud'hommes a initialement donné raison à X..., mais le Tribunal a infirmé cette décision en se basant sur l'article 54 k du livre II du Code du travail, stipulant que l'indemnité compensatrice n'est due qu'en cas de résiliation du contrat. La Cour de cassation a finalement cassé cette décision, affirmant que l'absence pour maladie ne prive pas le salarié de son droit à l'indemnité compensatrice.
Arguments pertinents
1. Droit à l'indemnité compensatrice : La Cour de cassation a souligné que le salarié a droit à une indemnité compensatrice de congés payés même en cas d'absence pour maladie. Cela est fondé sur l'article 54 g du livre II du Code du travail, qui stipule que le salarié conserve ses droits à congés payés acquis, indépendamment de son état de santé.
2. Acquisition des congés payés : Les congés payés sont considérés comme un élément de salaire à paiement différé, acquis mois par mois. La Cour a affirmé que ces droits restent acquis au salarié, peu importe son état de santé, ce qui renforce l'idée que l'indemnité compensatrice doit être versée.
3. Interprétation de l'article 54 k : La Cour a contesté l'interprétation du Tribunal selon laquelle l'indemnité compensatrice n'est due qu'en cas de résiliation du contrat. Elle a précisé que l'article 54 k, dans sa rédaction du 27 août 1948, indique que l'indemnité est due même en cas de maladie, sauf en cas de faute lourde du salarié.
Interprétations et citations légales
1. Article 54 g : Cet article stipule que "si, pendant la durée de la période des vacances... un travailleur a été mis dans l'impossibilité d'exécuter les obligations de son contrat de travail pour cause de maladie... le patron est tenu, à défaut de congé, de lui verser une indemnité compensatrice". Cela établit clairement que la maladie ne doit pas priver un salarié de ses droits à congés payés.
2. Article 54 k : Selon cet article, "le salarié n'a droit à une indemnité compensatrice de congés payés que dans le cas de résiliation de son contrat de louage de service", mais la Cour a interprété cela comme ne s'appliquant pas en cas d'absence pour maladie, car l'indemnité doit être versée même dans ce cas, sauf en cas de faute lourde.
3. Principes généraux du droit du travail : La décision de la Cour de cassation s'inscrit dans une logique de protection des droits des travailleurs, affirmant que les congés payés sont un droit fondamental qui ne peut être remis en question par des circonstances telles que la maladie.
En conclusion, la Cour de cassation a réaffirmé le principe selon lequel les droits des salariés à des congés payés et à une indemnité compensatrice doivent être protégés, indépendamment de leur état de santé, en se basant sur une interprétation cohérente des articles du Code du travail.