Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l'Électricité de France (EDF), partie civile, contre un arrêt de la Cour d'appel de Paris daté du 6 janvier 1953. Leroy avait été condamné pour vol d'électricité en ayant utilisé un dispositif pour bloquer son compteur. La Cour d'appel a jugé que les actions de Leroy constituaient une série d'infractions distinctes plutôt qu'un délit continu, ce qui a conduit à la prescription de certaines infractions. Leroy avait été condamné à des réparations civiles, mais il a fait appel uniquement sur ce point.
Arguments pertinents
1. Pluralité d'infractions : La Cour d'appel a conclu que les interventions de Leroy, consistant à retirer et remettre son dispositif de fraude, constituaient des infractions distinctes. Chaque acte de retrait et de remise en place du dispositif a été considéré comme une infraction à part entière, justifiant ainsi la prescription pour les actes antérieurs à l'ouverture des poursuites. La Cour a affirmé que « la fraude incriminée s'analyse en une pluralité d'infractions, successivement répétées, mais distinctes ».
2. Prescription des infractions : La Cour a établi que la prescription s'appliquait à chaque infraction distincte, ce qui a permis de déclarer acquise la prescription pour les infractions commises plus de trois ans avant l'ouverture des poursuites. Cela a été justifié par le fait que chaque infraction avait des éléments matériels et moraux renouvelés.
Interprétations et citations légales
1. Infraction continue vs. infractions distinctes : La décision illustre la distinction entre une infraction continue et une série d'infractions distinctes. La Cour a précisé que les actes de Leroy ne constituaient pas un délit unique continuellement prolongé, mais plutôt une succession d'infractions. Cela se base sur le principe que « chacune d'elles s'est instantanément accomplie ou du moins, n'a eu d'effets que pendant une période limitée ».
2. Textes de loi appliqués :
- Code pénal - Article 379 : Cet article traite des infractions et des conséquences pénales, précisant que les actes délictueux peuvent être considérés comme distincts selon leur nature et leur exécution.
- Code pénal - Article 401 : Cet article aborde les dispositions relatives à la prescription des infractions, soulignant que la prescription peut s'appliquer à chaque infraction distincte.
- Code d'instruction criminelle - Articles 637 et 638 : Ces articles précisent les modalités de poursuite et de jugement des infractions, renforçant l'idée que les actes doivent être jugés individuellement lorsque les éléments constitutifs sont distincts.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation confirme la position de la Cour d'appel sur la nature des infractions commises par Leroy et la question de la prescription, illustrant ainsi les principes juridiques relatifs à la pluralité des infractions et à leur traitement distinct dans le cadre de la loi.