Résumé de la décision
La décision concerne le cas de X... Jean, accusé de falsification de vin destiné à la vente et de fabrication sans déclaration de dilution alcoolique. L'arrêt attaqué avait relaxé X... en se fondant sur l'usage du ferrocyanure de potassium comme clarifiant, considéré comme un procédé de collage autorisé. Cependant, la Cour de cassation a annulé cette décision, estimant que l'emploi de produits chimiques dans la vinification, sans dérogation légale, constitue une addition interdite, et que l'absence d'un arrêté déclarant licite l'utilisation du ferrocyanure de potassium rendait la décision infondée.
Arguments pertinents
1. Interdiction d'addition de produits chimiques : La Cour souligne que, selon l'article 1er du décret du 15 avril 1912, "tout apport d'un produit chimique à une marchandise destinée à l'alimentation constitue l'addition interdite", indépendamment des procédés qui pourraient éliminer ce produit. Cela met en avant la rigueur des règles concernant la sécurité alimentaire.
2. Absence de dérogation légale : La décision rappelle qu'à l'époque des faits, "aucun arrêté n'avait déclaré licite l'emploi du ferrocyanure de potassium". Cela signifie que même si le traitement était considéré comme un collage, il ne pouvait pas déroger aux prescriptions de l'article 1er du décret de 1912.
3. Limites des exceptions : La Cour précise que les dispositions de l'article 4 du décret du 1er décembre 1936, qui autorisent certaines opérations de vinification, ne permettent pas de contourner les interdictions établies par l'article 1er du décret de 1912.
Interprétations et citations légales
1. Décret du 15 avril 1912 - Article 1er : Cet article stipule qu'il est interdit de "détenir en vue de la vente, de mettre en vente, ou de vendre toutes marchandises destinées à l'alimentation, lorsqu'elles ont été additionnées de produits chimiques". Cette règle vise à protéger la santé publique en interdisant l'utilisation de substances non autorisées dans les produits alimentaires.
2. Décret du 1er décembre 1936 - Article 1er : Il définit le vin comme "provenant exclusivement de la fermentation de raisin frais ou de jus de raisin frais", établissant ainsi une base légale pour ce qui constitue un vin authentique.
3. Décret du 1er décembre 1936 - Article 4 : Bien qu'il autorise certaines opérations de vinification, il ne doit pas être interprété comme une permission d'utiliser des produits chimiques non déclarés. La Cour insiste sur le fait que "l'énumération des opérations régulières de vinification ou de conservation des vins n'est pas limitative", mais cela ne justifie pas l'usage de produits non autorisés.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation met en lumière l'importance de la conformité aux normes de sécurité alimentaire et la nécessité d'une réglementation stricte concernant l'utilisation de produits chimiques dans la vinification.