Résumé de la décision
Dans cette affaire, Marcel X... a été condamné par la Cour d'appel de Poitiers pour avoir chassé sans permis le 4 septembre 1961. Il a contesté cette décision en soutenant que son permis de chasse avait été délivré le même jour. La Cour de cassation a examiné deux moyens de cassation. Le premier moyen a été rejeté, car la Cour d'appel a justifié que le permis n'avait été délivré que le 7 septembre 1961, et qu'une simple demande de délivrance ne constituait pas un titre régulier. En revanche, le second moyen a été accueilli, car la Cour d'appel n'a pas répondu aux conclusions de X... concernant la possibilité de chasser sans permis dans une propriété close, ce qui constitue une défense peremptoire. La Cour de cassation a donc cassé l'arrêt de la Cour d'appel de Poitiers et a renvoyé l'affaire devant la Cour d'appel de Bordeaux.
Arguments pertinents
1. Premier moyen de cassation : La Cour de cassation a confirmé que la Cour d'appel avait correctement constaté que le permis de chasse n'avait été délivré que le 7 septembre 1961, et que le prévenu ne pouvait pas se prévaloir d'un permis avant d'avoir reçu la quittance de paiement. La Cour a affirmé que "nul ne peut se prévaloir d'un permis de chasse avant d'avoir reçu quittance de la somme à la perception de laquelle sa délivrance donne lieu".
2. Second moyen de cassation : La Cour de cassation a noté que la Cour d'appel avait omis de statuer sur les conclusions de X... concernant la chasse dans une propriété close. L'absence de réponse à ce moyen de défense a été considérée comme une violation des textes applicables, car "il appartenait à la Cour d'appel d'apprécier la valeur de ce moyen de défense peremptoire".
Interprétations et citations légales
1. Code rural - Article 365 : Cet article précise les conditions de délivrance d'un permis de chasse et les obligations qui en découlent. Il est fondamental pour établir la légalité de la chasse.
2. Code rural - Article 366 : Cet article stipule que certaines situations, comme la chasse dans une propriété close, peuvent dispenser de l'obligation de détenir un permis. La Cour de cassation a souligné l'importance de cet article en indiquant que le prévenu avait soulevé un moyen de défense qui n'avait pas été examiné par la Cour d'appel.
3. Code de procédure pénale - Article 593 : Cet article impose aux juges de motiver leurs décisions et de répondre aux conclusions des parties. L'absence de réponse à un argument pertinent constitue une violation de ce principe fondamental.
4. Loi du 20 avril 1810 - Article 7 : Cet article, qui régit les procédures pénales, renforce l'exigence de motivation des décisions judiciaires.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation met en lumière l'importance de la motivation des arrêts et le respect des droits de la défense, en particulier dans le cadre de l'examen des moyens de défense peremptoires.