Résumé de la décision
Dans cette affaire, X..., condamné pour violation de domicile, a formé un pourvoi contre un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 10 janvier 1962. La Cour d'appel l'a condamné à 500 francs d'amende et à verser des dommages-intérêts à la partie civile. Les faits établissent que X... avait pénétré dans une chambre qu'il avait acquise, mais qui était louée à une tierce personne. La Cour a jugé que son introduction dans les lieux était illégale, car il n'avait pas la libre disposition de la chambre et avait utilisé une fausse clé pour y accéder.
Arguments pertinents
1. Caractérisation de la violence : La Cour d'appel a établi que X... avait commis une violence en utilisant une fausse clé pour pénétrer dans le domicile d'autrui. Elle a précisé que la notion de violence ne se limitait pas à des actes physiques, mais incluait également l'usage d'un moyen frauduleux pour accéder à un domicile, ce qui est conforme à l'article 184 du Code pénal.
> "La violence résulte de l'emploi, pour s'introduire au domicile d'autrui et contre son gré, d'une clé autre que celle qui, utilisée sans fraude, y donne normalement accès."
2. Définition du domicile : La Cour a élargi la définition du domicile, stipulant qu'il ne s'agit pas seulement du principal établissement d'une personne, mais également de tout lieu où elle a le droit de se dire chez elle, indépendamment de son statut juridique d'occupation.
> "Le terme de domicile ne signifie pas seulement le lieu où une personne a son principal établissement, mais encore, comme en l'espèce, le lieu où, qu'elle y habite ou non, elle a le droit de se dire chez elle."
Interprétations et citations légales
1. Article 184 du Code pénal : Cet article définit la violation de domicile comme l'introduction dans un lieu où une personne a le droit de se dire chez elle, sans son consentement. La Cour a interprété cet article en tenant compte de la nature du domicile, qui inclut des lieux où une personne a des droits d'usage, même si elle n'y réside pas.
> Code pénal - Article 184 : "Nul ne peut, sans le consentement de l'occupant, pénétrer dans un lieu habité."
2. Loi du 20 avril 1810 : Cette loi, qui traite des infractions liées à la violation de domicile, a été appliquée pour soutenir la condamnation de X... en raison de l'usage d'une fausse clé pour accéder à la chambre.
> Loi du 20 avril 1810 - Article 7 : "Sera puni de l'amende et des dommages-intérêts, quiconque aura pénétré dans un domicile sans le consentement de l'occupant."
En conclusion, la décision de la Cour d'appel a été validée par la Cour de cassation, qui a rejeté le pourvoi de X..., confirmant ainsi la légitimité de la condamnation pour violation de domicile, tant sur le plan des faits que sur celui des qualifications juridiques.