Résumé de la décision
La décision concerne trois pourvois en cassation déposés par X... (Jean-François), Y... (Christian) et Y... (Jean) contre un arrêt de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris en date du 11 décembre 1962. Cet arrêt a renvoyé X... et Y... (Christian) devant la cour d'assises des mineurs de la Seine-et-Marne pour homicide volontaire, vol qualifié et complicité de vol qualifié. La Cour de cassation a déclaré le pourvoi de Y... (Jean) irrecevable, car il n'avait pas été mis en cause par l'arrêt attaqué. Le pourvoi de Y... (Christian) a été rejeté, tout comme celui de X..., en raison de l'absence de moyens valables.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du pourvoi de Y... (Jean) : La Cour a constaté que Y... (Jean) n'avait pas été mis en cause par l'arrêt attaqué et qu'il n'était pas partie au procès à ce stade, ce qui rend son pourvoi irrecevable. La Cour a affirmé que "son pourvoi est des lors irrecevable".
2. Rejet du pourvoi de Y... (Christian) : Le moyen unique de cassation soulevé par Y... (Christian) portait sur la qualification de l'arme utilisée dans le vol. La Cour a jugé que l'arrêt attaqué avait légalement justifié le renvoi de Y... (Christian) devant la juridiction criminelle pour complicité de vol qualifié, en considérant qu'il y avait des charges suffisantes contre lui. La Cour a noté que "l'arrêt a relevé les éléments légaux de la complicité et que le moyen n'est pas fondé".
Interprétations et citations légales
1. Sur l'irrecevabilité : La décision souligne l'importance de la mise en cause dans le cadre d'un pourvoi en cassation. Selon la jurisprudence, pour qu'un pourvoi soit recevable, il faut que le demandeur ait été partie à la décision contestée. Cela est en accord avec le principe de la contradiction dans le procès.
2. Sur la qualification de l'arme : La Cour a examiné si un pistolet factice pouvait être considéré comme une "arme" au sens de l'article 60 du Code pénal. Elle a conclu que, même si le pistolet était factice, il avait été fourni pour servir au crime, ce qui constitue un élément de complicité. La Cour a précisé que "la fourniture d'un instrument ou d'un moyen en vue de servir au crime de vol commis par l'auteur principal, et qui, effectivement, y a servi" est suffisante pour établir la complicité.
3. Citations légales :
- Code pénal - Article 60 : cet article définit ce qui constitue une arme dans le cadre des infractions pénales.
- Code pénal - Article 379 et 381 : ces articles traitent des dispositions relatives à la complicité et à la responsabilité pénale des complices.
En somme, la décision de la Cour de cassation illustre l'application stricte des règles de procédure pénale et la nécessité de démontrer la mise en cause des parties pour qu'un pourvoi soit recevable, tout en clarifiant les éléments constitutifs de la complicité dans le cadre d'infractions graves.