Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de X... (André) contre un arrêt de la Cour d'assises de la Haute-Garonne, daté du 25 janvier 1963, qui l'a condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle pour vols qualifiés, tentatives de vols qualifiés et association de malfaiteurs. Un second arrêt du 29 janvier 1963 a également ordonné des réparations civiles. Le pourvoi contestait principalement la régularité de la procédure et la conformité des décisions avec les textes législatifs en vigueur.
Arguments pertinents
1. Sur le premier moyen de cassation : Le demandeur soutenait que le juge d'instruction n'avait pas le droit de le renvoyer directement devant la Cour d'assises pour des crimes de droit commun, en invoquant l'ordonnance du 1er septembre 1962, qui ne s'appliquait qu'aux infractions liées aux événements d'Algérie. La Cour a rejeté cet argument en affirmant que les crimes en question entraient dans la catégorie des infractions visées par cette ordonnance. Elle a précisé que l'article 11 de cette ordonnance permettait effectivement au juge d'instruction de prononcer le renvoi devant la juridiction de jugement.
> "EN RENVOYANT DIRECTEMENT LE DEMANDEUR DEVANT LA COUR D'ASSISES, LE JUGE D'INSTRUCTION A FAIT UNE EXACTE APPLICATION DE L'ORDONNANCE DU 1ER SEPTEMBRE 1962."
2. Sur le second moyen de cassation : Le pourvoi contestait l'absence de preuve que l'ordonnance de renvoi avait été portée à la connaissance des conseils de l'inculpé dans les vingt-quatre heures. La Cour a estimé qu'il n'était pas établi que cette irrégularité ait eu des conséquences nuisibles sur les droits de la défense, d'autant plus que cette question n'avait pas été soulevée devant la Cour d'assises.
> "IL N'EST PAS ETABLI QUE L'INOBSERVATION DE LA FORMALITE PREVUE A L'ARTICLE 183 DU CODE DE PROCEDURE PENALE AIT PU, EN L'ESPECE, AVOIR DES CONSEQUENCES NUISIBLES AUX DROITS DE LA DEFENSE."
Interprétations et citations légales
1. Application de l'ordonnance du 1er septembre 1962 : La Cour a interprété cette ordonnance comme permettant au juge d'instruction de renvoyer directement les affaires devant la Cour d'assises, sans distinction entre les infractions. Cela a été fondamental pour justifier la procédure suivie dans le cas de X... (André).
- Ordonnance du 1er septembre 1962 - Article 1 : Cet article énumère les infractions concernées, incluant celles pour lesquelles X... a été condamné.
2. Droits de la défense : Concernant le second moyen, la Cour a souligné que l'absence de mention de la notification de l'ordonnance aux conseils dans les vingt-quatre heures n'était pas suffisante pour annuler la procédure, surtout en l'absence de preuve de préjudice.
- Code de procédure pénale - Article 183 : Cet article stipule que toute ordonnance juridictionnelle doit être portée à la connaissance des conseils des inculpés dans les vingt-quatre heures, mais la Cour a jugé que cette formalité n'avait pas eu d'impact sur les droits de la défense dans cette affaire.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation rigoureuse des textes législatifs en vigueur, affirmant la régularité de la procédure et la légitimité des condamnations prononcées par la Cour d'assises.