Résumé de la décision
La Cour de cassation a examiné deux pourvois formés par la dame X..., épouse Y..., contre un arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence en date du 24 mai 1963, qui avait rejeté sa demande en nullité d'une expertise, ainsi qu'un arrêt du 15 octobre 1963 la condamnant à verser des dommages-intérêts à la commune de Peille. Le premier pourvoi a été déclaré irrecevable, tandis que le second a abouti à la cassation partielle de l'arrêt du 24 mai 1963, en raison de violations des droits de la défense et de procédures relatives à l'expertise.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du premier pourvoi : La Cour a constaté que le premier pourvoi était dirigé contre un arrêt avant dire droit, ce qui le plaçait sous le régime des articles 570 et 571 du Code de procédure pénale. La dame X... n'ayant pas déposé la requête requise par ces articles, le pourvoi a été déclaré irrecevable. La Cour a affirmé : "il en résulte que le pourvoi est irrecevable de ce chef".
2. Violation des droits de la défense dans le second pourvoi : La Cour a examiné le premier moyen de cassation du second pourvoi, qui soutenait que la dame X... n'avait pas été appelée à la procédure ayant conduit à la désignation de l'expert Z..., ce qui constitue une violation des droits de la défense. La Cour a noté que "le président de la 5e chambre correctionnelle n'était pas compétent pour procéder au remplacement de l'expert B..., empêché", et que la dame X... n'avait pas été informée de ce changement.
Interprétations et citations légales
1. Sur l'irrecevabilité du premier pourvoi : La décision souligne l'importance de respecter les procédures établies par le Code de procédure pénale. Les articles 570 et 571 stipulent que les décisions avant dire droit doivent faire l'objet d'une requête spécifique pour être contestées. Cela illustre le principe selon lequel la forme doit être respectée pour assurer la régularité des procédures judiciaires.
2. Sur la nullité de l'expertise : La Cour a mis en avant que les expertises en matière correctionnelle sont régies par les articles 165 à 170 du Code de procédure pénale, et non par le Code de procédure civile. La Cour a constaté que la dame X... n'avait pas été informée du remplacement de l'expert, ce qui a conduit à une violation des droits de la défense. La décision précise : "la cour d'appel elle-même n'aurait pu désigner le nouvel expert hors la présence des parties ou celles-ci dûment appelées".
3. Citations légales :
- Code de procédure pénale - Article 570 : "Les arrêts avant dire droit ne peuvent être attaqués que par la voie de la requête".
- Code de procédure pénale - Article 165 : "Les expertises sont ordonnées par le juge, qui en fixe le contenu et les modalités".
- Code de procédure pénale - Article 512 : "Le juge doit veiller à ce que les droits de la défense soient respectés".
Cette décision illustre l'importance de la procédure dans le droit pénal et la nécessité de garantir les droits des parties dans le cadre des expertises judiciaires.