Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté les pourvois formés par Jean X... et Jacques Y... contre un arrêt de la Cour d'appel de Nîmes du 18 mai 1962, qui les avait condamnés à diverses amendes pour infractions fiscales liées au transport de sucre sans déclaration requise. Les pourvois ont été examinés ensemble en raison de leur connexité. La Cour a jugé que les arguments des demandeurs étaient irrecevables et que les décisions de la Cour d'appel étaient justifiées.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des moyens de cassation : La Cour a constaté que l'exception tirée de la nullité du procès-verbal n'avait pas été soulevée dans les délais impartis, conformément à l'article 385 du Code de procédure pénale, qui stipule que les exceptions de nullité doivent être présentées avant toute défense au fond. La Cour a noté que cette contestation n'avait été soulevée qu'en appel, ce qui la rendait irrecevable.
> "QUE TEL N'EST PAS LE CAS DE L'ESPECE, PUISQUE C'EST SEULEMENT EN CAUSE D'APPEL QU'A ETE CONTESTEE LA REGULARITE DU PROCES-VERBAL."
2. Application des articles du Code général des impôts : Concernant les infractions fiscales, la Cour a confirmé que les demandeurs avaient effectivement contrevenu aux articles 425 et 426 du Code général des impôts, en ne produisant pas la déclaration requise pour le transport de sucre et en ne pouvant justifier le titre de mouvement.
> "QU'EN CONSEQUENCE, X... A CONTREVENU AUX PRESCRIPTIONS DES ARTICLES 425 ET 426 DU CODE GENERAL DES IMPOTS."
Interprétations et citations légales
1. Article 385 du Code de procédure pénale : Cet article impose que les exceptions de nullité doivent être soulevées avant toute défense au fond, ce qui signifie que les parties doivent agir rapidement pour contester la régularité des actes de procédure. La Cour a appliqué cet article pour justifier l'irrecevabilité des moyens de cassation.
> "QUE CE TEXTE DISPOSE, EN EFFET, QUE LES EXCEPTIONS TIREES DE LA NULLITE SOIT DE LA CITATION, SOIT DE LA PROCEDURE ANTERIEURE DOIVENT, A PEINE DE FORCLUSION, ETRE PRESENTEES AVANT TOUTE DEFENSE AU FOND."
2. Articles 425 et 426 du Code général des impôts : Ces articles imposent des obligations strictes aux commerçants concernant la déclaration des mouvements de sucre. La Cour a interprété ces articles pour conclure que les demandeurs n'avaient pas respecté les obligations légales, ce qui justifiait leur condamnation.
> "QUE LA DECLARATION A LAQUELLE EST TENU EN VERTU DE L'ARTICLE 425 DU CODE GENERAL DES IMPOTS, TOUT COMMERCANT, QUI VEUT VENDRE DU SUCRE OU DU GLUCOSE PAR QUANTITES SUPERIEURES A 25 KILOGRAMMES, N'AVAIT ETE SOUSCRITE AU NOM, NI DE LA SOCIETE DES ENTREPOTS FRIGORIFIQUES CAVAILLONNAIS, D'AILLEURS DISSOUTE DEPUIS DECEMBRE 1958, NI DE LA SNEC."
Conclusion
La décision de la Cour de cassation souligne l'importance du respect des procédures légales dans le cadre des contestations judiciaires, ainsi que l'application rigoureuse des dispositions fiscales. Les demandeurs n'ont pas pu établir la nullité du procès-verbal en raison de leur inaction dans les délais impartis, et leur défense sur le fond n'a pas été jugée suffisante pour renverser la décision de la Cour d'appel.