Résumé de la décision
La décision concerne le rejet des pourvois formés par X... (Miloud) et Y... (Ali) contre un arrêt de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Lyon, daté du 5 août 1964. Cet arrêt renvoyait les deux accusés devant la Cour d'assises du Rhône pour homicide volontaire, tentative d'homicide volontaire et tentative de vol qualifié. La Cour de cassation a joint les pourvois en raison de leur connexité. Le pourvoi de Y... a été rejeté faute de moyens, tandis que celui de X... a été examiné en profondeur, mais également rejeté.
Arguments pertinents
1. Sur la compétence des juridictions françaises : Le premier et le deuxième moyens de cassation soulevés par X... concernent la compétence de la juridiction française et la question de la nationalité. La Cour a statué que X... avait la nationalité française d'origine et n'a pas prouvé qu'il l'avait perdue avant la commission des faits. Ainsi, les juridictions françaises étaient compétentes pour connaître de l'affaire, conformément à l'article 689 du Code de procédure pénale.
> "X... Miloud avait la nationalité française d'origine, qu'il n'établit d'aucune façon qu'il l'ait perdue avant que fussent commis les faits reprochés, ce qui suffisait pour que les juridictions françaises fussent compétentes pour en connaître."
2. Sur la demande de sursis à statuer : X... a demandé un sursis à statuer pour permettre une éventuelle demande d'extradition. La Cour a constaté qu'aucune demande d'extradition n'avait été formulée jusqu'à présent, ce qui a été un facteur dans le rejet de cette demande.
> "L'arrêt attaqué constate qu'aucune demande d'extradition n'a jusqu'ici été formulée."
Interprétations et citations légales
1. Compétence des juridictions françaises : L'article 689 du Code de procédure pénale stipule que les juridictions françaises sont compétentes pour juger les crimes commis par des Français, même à l'étranger, tant que la nationalité n'a pas été perdue. La Cour a interprété cet article en précisant que la nationalité d'origine de X... était suffisante pour établir la compétence.
> Code de procédure pénale - Article 689 : "Les juridictions françaises sont compétentes pour connaître des crimes et délits commis par des Français, même à l'étranger, tant que ces derniers n'ont pas perdu leur nationalité."
2. Questions préjudicielles et compétence : La Cour a rejeté l'argument selon lequel la chambre d'accusation aurait dû surseoir à statuer sur la question de la nationalité, en affirmant que cette question ne relevait pas de sa compétence. La décision a été fondée sur le fait que les éléments présentés par X... n'étaient pas suffisamment sérieux pour justifier un sursis.
> "Loin de violer les textes visés au moyen, en a fait au contraire une exacte application."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation a été fondée sur une interprétation stricte des règles de compétence et de nationalité, confirmant ainsi la légitimité des juridictions françaises à juger les faits reprochés à X... et rejetant les moyens de cassation soulevés.