Résumé de la décision
Dans cette affaire, la société Delta conteste un arrêt de la Cour d'appel de Colmar qui a déclaré son appel recevable malgré un délai de forclusion. Le jugement initial du Conseil des prud'hommes, rendu le 28 avril 1961, avait accordé des droits à un tiers, X..., et contenait une mention erronée sur la possibilité d'opposition. La société Delta, se basant sur cette mention, avait formé une opposition dans le délai de trois jours, qui fut déclarée irrecevable par un jugement du 27 avril 1962. Ce dernier a également constaté que la mention sur la possibilité d'opposition était une erreur. La société Delta a ensuite interjeté appel le 30 mai 1962. La Cour d'appel a estimé que la société avait été empêchée d'exercer son droit d'appel en raison d'une circonstance inévitable, ce qui a conduit à la décision de rejeter le pourvoi.
Arguments pertinents
1. Erreur sur la mention de l'opposition : La Cour a relevé que la mention dans le jugement du 28 avril 1961, indiquant que l'opposition pouvait être faite dans un délai de trois jours, était erronée. Cela a induit la société Delta en erreur, justifiant ainsi son recours.
2. Circonstance inévitable : La Cour a conclu que la société Delta avait été empêchée d'exercer son droit d'appel dans le délai légal en raison de cette erreur, ce qui rentre dans les prévisions de l'article 233 du Code de procédure civile local. La décision du Conseil des prud'hommes du 27 avril 1962 a été déterminante pour établir cette impossibilité.
3. Recevabilité de l'appel : En conséquence, les juges du fond ont estimé que l'appel interjeté par la société Delta le 30 mai 1962 était recevable, malgré le non-respect du délai initial de 14 jours prévu par l'article 234 du même code.
Interprétations et citations légales
1. Article 233 du Code de procédure civile local : Cet article stipule que des circonstances inévitables peuvent justifier un empêchement à agir dans les délais impartis. La Cour a interprété que l'erreur judiciaire, bien que regrettable, pouvait être assimilée à une telle circonstance, permettant ainsi à la société Delta de revendiquer son droit d'appel.
2. Article 234 du Code de procédure civile local : Cet article précise que le délai pour interjeter appel est de 14 jours à compter de la cessation de l'empêchement. La Cour a jugé que la société Delta avait eu connaissance de l'empêchement à partir des conclusions de X... du 23 décembre 1961, ce qui a permis de justifier le délai d'appel.
3. Article 88 du décret du 22 décembre 1958 : Cet article traite des conditions de recevabilité des recours. La Cour a noté que, bien que la société Delta ait initialement manqué le délai, les circonstances entourant l'erreur judiciaire ont permis de la relever de la forclusion.
En conclusion, la décision de la Cour d'appel de Colmar repose sur une interprétation des circonstances inévitables et des erreurs judiciaires, permettant ainsi à la société Delta de faire valoir son droit d'appel malgré le non-respect initial des délais.