Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Dame Veuve A... a cédé un immeuble aux époux X... en échange de leur engagement à la maintenir durant sa vie, ainsi que d'une rente viagère de 6 000 anciens francs, payable mensuellement. Les époux X... ont contesté la mention d'une rente "annuelle" dans l'acte notarié, arguant qu'il s'agissait d'une erreur matérielle et que la rente devait être considérée comme mensuelle. La Cour d'appel a confirmé cette interprétation, rejetant le pourvoi des époux X..., considérant que la mention dans l'acte était le résultat d'une erreur et que les parties avaient convenu d'une rente mensuelle.
Arguments pertinents
1. Erreur matérielle : La Cour d'appel a conclu que la mention d'une rente "annuelle" était une erreur matérielle. Elle a affirmé que les parties avaient convenu d'une rente mensuelle de 6 000 anciens francs, et que cette compréhension était partagée entre elles au moment de la transaction.
2. Preuve par écrit : Les juges ont relevé que, bien que les époux X... aient reconnu avoir versé un total de 110 000 anciens francs entre février 1954 et juillet 1955, ils ont prétendu que ces sommes constituaient des avances. Cependant, la Cour a considéré que ces paiements, en raison de leur montant, ne pouvaient pas être interprétés comme de simples avances. Cela a permis de conclure à l'existence d'un commencement de preuve par écrit, conforme à l'article 1341 du Code civil.
3. Interprétation souveraine des faits : La Cour a exercé son pouvoir d'appréciation souveraine des faits, en tirant des conclusions des déclarations des époux X... lors de leur comparution personnelle.
Interprétations et citations légales
1. Erreur matérielle : La décision repose sur la notion d'erreur matérielle dans les actes juridiques. La Cour a interprété que la mention erronée dans l'acte notarié ne devait pas prévaloir sur l'intention réelle des parties au moment de la conclusion du contrat.
2. Preuve par écrit : L'article 1341 du Code civil stipule que "la preuve d'un acte juridique ne peut être rapportée que par écrit, lorsque la valeur de l'acte excède 1 500 francs". Dans ce cas, la Cour a jugé que les paiements effectués par les époux X... constituaient un commencement de preuve par écrit, ce qui a permis de valider la rente mensuelle.
3. Interprétation souveraine : La Cour a exercé son pouvoir d'appréciation des faits, en se basant sur les déclarations des parties et les éléments de preuve présentés. Cela est conforme à la jurisprudence qui accorde une large marge d'appréciation aux juges du fond dans l'interprétation des faits.
En conclusion, la décision de la Cour d'appel a été fondée sur une interprétation cohérente des intentions des parties, en tenant compte des règles de preuve et des erreurs matérielles, ce qui a conduit au rejet du pourvoi des époux X....