Résumé de la décision
La présente décision concerne un litige entre la société Guyacom et la société publique locale pour l'aménagement numérique de la Guyane (SPLANG) relatif à l'exécution d'une transaction conclue le 25 septembre 2017. La SPLANG avait confié à la société Guyacom des missions pour l'organisation de télécommunications dans des sites isolés de la Guyane. Suite à la soumission d'une demande par la société Guyacom au tribunal administratif de la Guyane pour obtenir le paiement d'une somme dans le cadre de l'exécution de la transaction, et à une demande reconventionnelle de la SPLANG contre Guyacom, le tribunal administratif a renvoyé la question de compétence au Tribunal. La décision conclut à la compétence de la juridiction judiciaire, estimant que les différends en question relèvent du droit privé et non du droit administratif.
Arguments pertinents
1. Nature des contrats : Les contrats "marché Continuité" et "marché Modernisation", signés entre la SPLANG et la société Guyacom sont des contrats de droit privé, et non des contrats administratifs. Selon la décision, "la SPLANG a agi en son nom et pour son propre compte", ce qui est fondamental dans la qualification des contrats.
2. Compétence juridictionnelle : La cour a souligné que la transaction conclue le 25 septembre 2017 visait à régler des différends relevant de la compétence des juridictions judiciaires, car "la juridiction administrative n’est pas principalement compétente" dans ce cas.
3. Accord transactionnel : Le fait que la transaction ait été mise en place pour résoudre tous les différends nés des contrats précédents renforce l'argument selon lequel la juridiction judiciaire devrait être saisie, ce qui est cohérent avec le principe selon lequel une transaction est généralement un contrat de nature civile.
Interprétations et citations légales
1. Code général des collectivités territoriales - Article L. 1531-1 : Cet article permet aux collectivités territoriales de créer des sociétés publiques locales. Il précise que ces sociétés peuvent agir au nom et pour le compte de la collectivité, ce qui a été utilisé pour soutenir que la SPLANG, bien qu’agissant comme un acteur de droit public, ne pouvait pas être considérée comme une entité transparente au sens du droit public.
2. Ordonnance n°2005-649 du 6 juin 2005 : La décision a mentionné que les marchés étaient passés sur la base de cette ordonnance, ce qui les exclut des dispositions du code des marchés publics. Cela est pertinent pour établir leur nature de contrat de droit privé.
3. Loi n°2001-1168 du 11 décembre 2001 : Cette loi précise les types de contrats qui peuvent être considérés comme administratifs. La décision a conclu que les contrats en question ne remplissaient pas les conditions requises pour être qualifiés de contrats administratifs.
4. Code de la justice administrative - Article 35 du décret n°2015-233 : Ce décret précise les modes de renvoi de questions de compétence, et son application a été essentielle pour que le tribunal administratif se prononce sur la compétence judiciaire dans cette affaire.
En conclusion, la décision rendue clarifie le cadre juridique dans lequel se situent les relations contractuelles entre une collectivité territoriale et une société publique locale, en affirmant un renvoi clair vers la compétence des juridictions judiciaires pour traiter des litiges issus de transactions liées à ces contrats.