Résumé de la décision
Le GFA de Fraise, propriétaire de biens à Anais, et l'EARL de Fraise, exploitant une chèvrerie sur ces biens, ont saisi le tribunal de grande instance de La Rochelle pour faire reconnaître une transaction de 1946 avec la ville de La Rochelle concernant une conduite d'adduction d'eau traversant leur propriété. Ils demandaient la reconnaissance d'un droit de branchement et de fourniture d'eau gratuite à perpétuité, ainsi que le paiement de diverses sommes par la commune et la Régie d'exploitation des eaux de Charente Maritime. Le juge de la mise en état a décliné la compétence judiciaire, et le tribunal administratif de Poitiers a renvoyé la question de compétence au Tribunal. Ce dernier a décidé que le litige relevait de la compétence de la juridiction administrative, annulant ainsi le jugement du tribunal administratif de Poitiers et renvoyant l'affaire devant ce tribunal.
Arguments pertinents
1. Compétence de la juridiction administrative : Le Tribunal a souligné que le différend découle de l'installation d'un ouvrage public sur une propriété privée, ce qui implique que le litige est de nature administrative. Il a affirmé que "le différend compris dans la transaction ressortissant à la compétence de la juridiction administrative, cette juridiction est compétente pour connaître du litige."
2. Autorité de chose jugée : La décision a également mis en avant l'importance de la transaction de 1946, qui, selon le GFA et l'EARL, aurait dû être reconnue comme revêtue de l'autorité de chose jugée. Cela a été un point central dans la détermination de la compétence.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs principes juridiques relatifs à la compétence des juridictions. En particulier, elle fait référence à la distinction entre les litiges relevant de la juridiction judiciaire et ceux relevant de la juridiction administrative.
- Code de la justice administrative - Article L. 221-1 : Cet article stipule que "les litiges relatifs à l'exécution des décisions administratives et à la responsabilité de l'administration sont de la compétence des juridictions administratives." Cela justifie la compétence du tribunal administratif dans le cas présent, étant donné que le litige concerne l'installation d'un ouvrage public.
- Code civil - Article 1351 : Cet article traite de l'autorité de chose jugée, affirmant que "la chose jugée ne peut être remise en cause." Cela est pertinent pour la transaction de 1946, car le GFA et l'EARL soutiennent que cette transaction devrait être considérée comme ayant force obligatoire.
En conclusion, la décision du Tribunal met en lumière la nécessité de déterminer la compétence juridictionnelle en fonction de la nature du litige, tout en soulignant l'importance des transactions antérieures et de leur autorité de chose jugée dans le cadre des relations entre les parties.