Résumé de la décision
La commune de Colombes a été impliquée dans un litige concernant la construction d'un conservatoire de musique qui a conduit à l'apparition de fissures dans l'immeuble de la copropriété située au 110/112 rue Saint-Denis. Les copropriétaires ont assigné plusieurs parties, y compris la commune et des entreprises de construction, pour obtenir réparation. Le syndicat des copropriétaires a ensuite saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, incluant une demande contre la société d'assurance Axa France Iard. Le tribunal administratif a reconnu la responsabilité de la commune et des entreprises, tout en sursis à statuer sur la demande dirigée contre Axa jusqu'à ce qu'une question de compétence soit tranchée. La décision finale du Tribunal des conflits a établi que seul le tribunal judiciaire était compétent pour trancher le litige relatif à l'exécution du contrat d'assurance.
Arguments pertinents
La décision repose sur plusieurs arguments clés :
1. Compétence Juridictionnelle : La juridiction de l'ordre judiciaire est compétente pour le litige opposant le syndicat des copropriétaires à Axa France Iard en raison de la nature de la demande de garantie liée au contrat d'assurance privé, exempt de la compétence de la juridiction administrative. Le tribunal statua que "bien que les condamnations demandées trouvent leur origine dans des travaux publics, seul le juge judiciaire est compétent".
2. Nullité des Ordonnances Administratives : L'ordonnance du juge de la mise en état du tribunal de grande instance de Nanterre, déclarée nulle, indique un non-respect des principes de compétence entre les juridictions. La décision souligne que la procédure engagée devant le tribunal administratif est non avenue, sauf en ce qui concerne le jugement rendu le 14 juin 2012, qui a établi une responsabilité.
Interprétations et citations légales
La décision se fonde sur plusieurs textes de loi et principes juridiques :
1. Loi des 16-24 août 1790 et décret du 16 fructidor an III : Ces textes établissent les bases de la séparation des autorités judiciaires et administratives, réaffirmant la compétence du juge judiciaire pour les litiges liés aux contrats privés. Cette séparation se reflète dans le raisonnement en indiquant que "les conclusions dirigées contre la société Axa France Iard relèvent du contrat d'assurance de droit privé".
2. Loi du 24 mai 1872 : Cette loi encadre les règles relatives à la juridiction administrative et précise les compétences respectives des deux ordres de juridiction. Il est précisé que les litiges découlant d'une relation contractuelle privée échappent à la compétence des juridictions administratives, orientant ainsi le tribunal vers le renvoi au tribunal judiciaire.
3. Décret du 26 octobre 1849 modifié : Ce texte, l'un des fondements des procédures judiciaires en France, a été cité pour justifier l'invalidité des décisions prises par le tribunal administratif en matière de responsabilité délictuelle ou contractuelle en tant que contestation de l'exécution d'un contrat d'assurance.
L’ensemble des raisonnements et des références légales illustrent que le tribunal a cherché à aligner la résolution du litige avec les principes fondamentaux du droit français en matière de compétence judiciaire, clairement définis dans les textes cités.