Résumé de la décision
Cette décision concerne un litige entre Mme A..., violoniste, et la commune de Saint-Etienne, à propos de l'absence de renouvellement de ses contrats à durée déterminée pour le service d’orchestre symphonique entre 1993 et 2005. Mme A... soutenait qu'elle avait un contrat à durée indéterminée, lequel sortait de la compétence du juge administratif. Le tribunal a déterminé que les contrats en question, en tant que relations de travail entre une entité publique et une artiste du spectacle, relèvent de la compétence du juge judiciaire. Cette décision annule un précédent arrêt de la Cour de cassation et rejette la demande de Mme A... pour récupérer des frais sur le fondement de l'article 75-I de la loi du 10 juillet 1991.
Arguments pertinents
1. Relation contractuelle et compétence judiciaire : Le tribunal souligne que les personnels non statutaires travaillant pour un service public administratif sont, par défaut, considérés comme des agents contractuels de droit public. Ainsi, les contrats entre la commune de Saint-Etienne (entrepreneur de spectacles vivants) et Mme A... relèvent des dispositions du Code du travail, et donc de la compétence du juge judiciaire.
- Citation : "Sauf dispositions législatives contraires, les personnels non statutaires travaillant pour le compte d'un service public à caractère administratif... sont des agents contractuels de droit public."
2. Presomption de contrat de travail : Selon le Code du travail, tout contrat par lequel une personne s'assure les services d'un artiste est présumé être un contrat de travail, ce qui protège les droits de l’artiste, indépendamment de la qualification donnée au contrat par les parties.
- Citation : "Tout contrat par lequel une personne physique ou morale s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un artiste... est présumé être un contrat de travail..."
3. Rejet de la demande de frais : Le tribunal a décidé de ne pas imputer à la commune le paiement des frais demandés par Mme A... au titre de l'article 75-I de la loi du 10 juillet 1991, signifiant ainsi que la plainte de la requérante n'a pas été jugée suffisante pour justifier un remboursement.
- Citation : "Il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de la commune... la somme que Mme A... demande au titre de l'article 75-I de la loi du 10 juillet 1991."
Interprétations et citations légales
1. Interprétation des articles du Code du travail :
- Code du travail - Article L. 762-1 : Cet article stipule que les contrats d'artistes du spectacle sont présumés être des contrats de travail, afin de sécuriser leur statut et leurs droits. Cela engage des obligations légales pour toute collectivité publique agissant en tant qu'entrepreneur de spectacles.
- Code du travail - Article L. 7121-2 : Cet article impose des obligations aux employés et à l'employeur concernant les déclarations de travail et les contributions sociales. Cela renforce l'idée que même dans un cadre public, la relation de travail est régie par ces principes.
2. Distinction entre droit public et droit privé : La décision illustre un point crucial sur la distinction entre les obligations de droit public et celles de droit privé, spécifiant que la nature de l'emploi de l'artiste dans un service public ne change pas son statut en tant qu'artiste sous contrat de travail.
- Ordonnance n° 45-2339 - Article 1-1 : Décrit l'entrepreneur de spectacles et renforce la notion que les entités publiques doivent se conformer aux règles du Code du travail lorsqu'elles engagent des artistes.
Cet examen met en lumière comment le tribunal interprète et applique le droit dans le cadre de relations de travail impliquant des entités publiques et des artistes, tout en précisant les voies de recours et les responsabilités des parties impliquées.