Résumé de la décision
Par une requête enregistrée le 9 mai 2019, Mme C... a demandé à la cour administrative d'appel d'annuler le jugement du 9 avril 2019 ainsi que l'arrêté du préfet de la Charente en date du 16 novembre 2018, et d'enjoindre ce dernier à lui délivrer un titre de séjour sur le fondement de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La cour a rejeté la requête, considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement au regard des éléments fournis, notamment en ce qui concerne la situation médicale de Mme C... et l'impact de son retour en Algérie.
Arguments pertinents
1. Absence de nouveaux éléments : Mme C... a principalement réitéré ses moyens présentés lors de la première instance sans apporter d'éléments de fait ou de droit nouveaux. Comme indiqué dans la décision : "Mme C...ne produit aucun élément de fait ou de droit nouveau devant la cour de nature à remettre en cause l'appréciation des premiers juges".
2. Appréciation de la situation médicale : La cour a conclu que le certificat médical produit par Mme C... était trop imprécis pour contredire les avis des médecins de l'OFII, ce qui démontrait que le refus de séjour n’était pas entaché d'une erreur manifeste d’appréciation. Elle a constaté que, "l'aggravation de son état de santé nécessite une prolongation de son séjour en France" ne suffisant pas à justifier une admission exceptionnelle en vertu de l'article L. 313-14.
3. Critères de l'article 8 de la CEDH : La cour a aussi considéré que l'état de santé de Mme C... et son veuvage, ainsi que la présence de ses filles en France, ne suffisaient pas à établir un lien suffisamment fort avec la France, et que les premiers juges avaient correctement apprécié le respect du droit au respect de la vie privée et familiale selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH).
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Le dernier alinéa stipule que "les présidents des cours administratives d'appel (...) peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement". Cette disposition a été appliquée pour rejeter la requête de Mme C..., considérée comme telle.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article permet une admission exceptionnelle au séjour pour des motifs humanitaires. Toutefois, la cour a jugé que Mme C... n'avait pas démontré la nécessité d'un tel admission compte tenu des arguments et éléments présentés.
3. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : La décision rappelle que "la circonstance ancienne que deux de ses filles vivent en France avec leurs familles ne peuvent suffire à démontrer qu'elle aurait établi en France le centre de ses intérêts". Cela souligne la nécessité d’une analyse plus poussée et d’une démonstration claire des attaches familiales à prendre en compte.
En somme, cette décision illustre comment la cour administrative d'appel évalue les demandes de titres de séjour en fonction des éléments de fait présentés tout en prenant en compte les dispositions légales de référence et les éléments de droit européen relatifs au respect de la vie familiale.