Résumé de la décision
Mme C..., ressortissante tunisienne, a déposé une requête pour annuler le jugement du tribunal administratif de Toulouse du 24 février 2020, qui rejetait sa demande d'annulation de la décision du préfet de la Haute-Garonne. Cette dernière décision refusait de lui accorder un titre de séjour portant la mention "vie privée et familiale". La cour a rejeté la requête, considérant que le refus de délivrer ce titre ne portait pas une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale, compte tenu de sa situation actuelle. La cour a également estimé qu'elle ne justifiait pas d'une admission exceptionnelle au séjour selon les conditions requises.
Arguments pertinents
1. Sur le droit au respect de la vie privée et familiale : La cour a déterminé que le refus du préfet ne portait pas d'atteinte disproportionnée au droit de Mme C... au respect de sa vie privée et familiale, soulignant qu'elle résidait régulièrement en France avec sa famille depuis plus de dix ans :
- "Le refus de lui délivrer un titre de séjour ne peut être regardé comme portant à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée."
2. Sur l'admission exceptionnelle au séjour : La cour a soutenu que les circonstances invoquées par Mme C... ne constituaient pas des considérations humanitaires ou des motifs exceptionnels au sens de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers :
- "Les circonstances invoquées par Mme C..., si elles permettent d’établir son centre d'intérêts privés et familiaux en France, ne sauraient être regardées comme caractérisant des circonstances humanitaires ou des motifs exceptionnels."
3. Absence de demande spécifique : La cour a constaté que Mme C... n'avait pas présenté de demande de titre de séjour sur le fondement du 7° de l'article L. 313-11, ce qui justifie l'absence de réponse du préfet à ce sujet :
- "Elle n'a présenté aucune demande de titre de séjour sur le fondement de ces dispositions et que le préfet ne s'est pas prononcé sur ce fondement."
Interprétations et citations légales
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article stipule que l'admission exceptionnelle au séjour doit tenir compte de considérations humanitaires ou des motifs exceptionnels. Dans ce contexte, la cour a analysé si la situation de Mme C... pouvait être qualifiée de telle :
- "Peut être délivrée, sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public, à l'étranger ne vivant pas en état de polygamie dont l'admission au séjour répond à des considérations humanitaires ou se justifie au regard des motifs exceptionnels qu'il fait valoir."
- Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : La cour a appliqué les principes de cet article concernant le respect de la vie privée et familiale, concluant que le refus du préfet ne portait pas atteinte disproportionnée à ces droits :
- "Le moyen tiré de la méconnaissance de l'article 8 doit être écarté."
Ces interprétations des textes légaux et la mise en balance des droits de l'individu par rapport aux décisions administratives mettent en lumière les défis rencontrés par les requérants dans leur quête de sécurité de séjour en France, tout en tenant compte des prérogatives de l'administration en matière de régulation des migrations.