Résumé de la décision
Le 18 octobre 2018, le maire de Saint-Symphorien-sur-Couze a contesté une ordonnance du 8 octobre 2018 rendue par le juge des référés du tribunal administratif de Limoges. Il demandait l'annulation de cette ordonnance et l'acceptation de sa demande, qui portait sur un immeuble présumé dangereux. Le tribunal a rejeté la requête, concluant que le maire n'avait pas respecté l'obligation d'aviser le propriétaire de l'immeuble, même si ce dernier était décédé et que ses héritiers étaient introuvables.Arguments pertinents
La décision repose sur plusieurs arguments juridiques essentiels :1. Obligation d'avertir le propriétaire : Selon l'article L. 511-3 du Code de la construction et de l'habitation, il est stipulé que « en cas de péril imminent... le maire, après avertissement adressé au propriétaire... demande à la juridiction administrative compétente la nomination d'un expert. » L'ordonnance rappelle que l’avertissement au propriétaire est une condition préalable.
2. Impossibilité d'un tel avertissement : Bien que le maire ait montré des difficultés pour contacter les héritiers du propriétaire décédé, « il appartient au maire, dans le cas où il justifie dûment de l'impossibilité d’aviser le propriétaire, de procéder, à tout le moins, à un affichage sur le site et en mairie ». Ce point a été fondamental dans la décision car aucun affichage n’a été réalisé.
Interprétations et citations légales
Les textes de loi appliqués dans cette décision ont été interprétés de manière rigoureuse :- Code de la construction et de l'habitation - Article L. 511-3 : cet article impose au maire une procédure formelle pour activer les mesures d’urgence en cas de péril, incluant l'avertissement du propriétaire, indispensable pour initier la demande auprès d'un juge.
- Code de justice administrative - Article R. 556-1 : cet article prévoit que la désignation d’un expert peut être sollicitée par le maire sur la base de l'article L. 129-3 ou de l'article L. 511-3, sous des conditions procédurales strictes, lesquelles n'ont pas été satisfaites dans le cas présent.
Ces articles soulignent l'importance des procédures préalables et la nécessité d’un respect strict des étapes légales avant d'agir en cas de danger présumé. La cour a confirmé que, en l'absence de notification ou d'affichage, la requête du maire ne pouvait être acceptée, justifiant le rejet de sa demande.